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France / Rentrée littéraire : avec son premier roman, Claire Conruyt nous transporte au couvent

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Journaliste au Figaro Etudiant, Claire Conruyt publie un premier roman sur un thème fascinant. La rencontre passionnée entre une novice et une religieuse plus âgée, en plein doute existentiel.

Ne le cachons pas plus longtemps: cela fait maintenant un an que Claire Conruyt, diplômée de l’École de journalisme de Sciences Po, a intégré la rédaction du Figaro Étudiant. En cette rentrée, notre collaboratrice nous a fait la surprise de nous annoncer la publication de son premier roman, Mourir au monde (Plon), en librairie ce 19 août. Claire Conruyt fait partie des plus jeunes écrivains de cette rentrée littéraire. J’ai été passionnée par cette histoire troublante entre deux religieuses dans un cadre aussi mystérieux que le couvent. La rencontre entre une postulante enthousiaste à l’idée de consacrer sa vie à Dieu, et une religieuse en plein doute existentiel, est proprement fascinante. Je n’ai pas résisté à l’envie de lui poser quelques questions indiscrètes (après tout, elle n’a pas le choix, je suis sa chef! ).

LE FIGARO ETUDIANT- Décrire l’univers d’un couvent est assez surprenant, surtout à ton âge. Cet univers t’était-il familier?

Claire CONRUYT- Oui car au lycée, j’ai été scolarisée pendant deux ans dans une école tenue par des religieuses. En tant que pensionnaire, je les ai côtoyées de près: elles s’occupaient des dortoirs, surveillaient nos temps d’étude, préparaient nos repas. Leurs prières dans la chapelle étaient ouvertes à tous. C’était une forme de cohabitation. Et c’est tout naturellement que je me suis liée d’amitié avec certaines de ces sœurs.

«La consécration de ces femmes m’a bouleversée : il y a tant de beauté dans le don de soi»Claire Conruyt

Dans ton livre, tu parles d’une jeune fille qui entre dans les ordres. As-tu pensé à un moment entrer au couvent?

J’y ai sérieusement songé. La vocation est une chose bien mystérieuse et intime. C’est tout l’objet de Mourir au monde. Cela, et la consécration de ces femmes qui m’a bouleversée: il y a tant de beauté dans le don de soi. Je n’avais jamais observé de telles vies, auparavant. C’est aussi ce que j’ai voulu décrire dans ce roman: la vie d’une religieuse est d’une beauté inouïe. Mais le sacrifice qu’implique ce choix a aussi son lot d’épreuves. La vie au couvent n’est pas un tapis de roses: comment faire lorsque le doute devient insupportable? Comment faire lorsque la foi, sur laquelle repose entièrement l’existence de ces femmes, vacille?

Quel effet cela te fait de publier un premier roman à 25 ans seulement?

Même si c’est encore assez irréel, je suis infiniment heureuse de voir que cette histoire existe en librairie. C’est un livre que j’ai commencé il y a trois ans déjà et que j’ai dans la tête depuis mes 20 ans. J’ai eu le plus grand mal à me lancer et puis un jour, j’ai écrit une phrase. Puis deux. Et c’était parti. Lorsque Plon a accepté de publier mon manuscrit, j’étais très fière.

«J’avais l’impression d’offrir mon journal intime» Claire Conruyt

Quelle a été la réaction de tes parents?

Mes parents savaient que j’écrivais. Mais j’ai attendu de signer avec mon éditrice avant de leur dire. Puis, je l’ai fait lire à ma mère lorsque j’ai reçu les premières épreuves, mais pas avant. C’était assez troublant car c’est un livre très personnel. J’avais l’impression d’offrir mon journal intime. Lorsque je l’ai écrit, je n’ai jamais réfléchi à la manière dont il serait reçu, cela aurait pu bloquer l’écriture. Je crois qu’il faut avant tout écrire un roman que l’on aurait envie de lire.

As-tu des conseils à donner à des jeunes qui aimeraient publier?

Je n’ai pas encore beaucoup d’expérience mais je pense sincèrement qu’il faut cibler la bonne maison d’édition. Chacune est unique, chacune s’intéresse à des thèmes et des styles bien particuliers. Pour ma part, je savais que Plon avait notamment publié le magnifique livre de Thibault de Montaigu, La Grâce, qui traite du sujet de la conversion et qui a reçu le prix de Flore l’année dernière. J’ai donc pensé que mon manuscrit pourrait leur plaire.

Comme je l’ai écrit au début, tu es journaliste. À l’avenir, tu te vois plutôt journaliste ou écrivain?

«Écrivain» est, à mes yeux, un grand mot auquel j’attache beaucoup d’importance. Je me considère pour l’instant auteur. Mais, à l’avenir, cela me plairait d’exercer les deux professions. Le journalisme donne une attache au monde réel. C’est un métier qui est fait de rencontres et qui promet donc des histoires à découvrir…

Source : etudiant.lefigaro

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