La maire de Paris propose de mettre fin à ce système qui détermine le nombre d’étudiants admis en 2e année d’études de médecine.
Pour résoudre la tension dans les hôpitaux causée par le manque de personnels, la maire de Paris et candidate du Parti socialiste (PS) à l’élection présidentielle Anne Hidalgo a proposé jeudi 28 octobre au micro de RMC/BFMTV de «faire sauter complètement cette idée de numerus clausus». Ce système qui détermine le nombre d’étudiants admis en deuxième année d’études de médecine, dentaire et sage-femme, «a empêché de recruter, notamment des médecins», a argué Anne Hidalgo. À noter que le numerus clausus a été remplacé par un «numerus apertus»… «En France, beaucoup de jeunes qui ont cette vocation ne peuvent pas accéder à cette carrière de médecine. Qu’est-ce qu’ils font? Ils vont en Belgique ou en Roumanie pour se former. Il faut ouvrir. On manque de médecins. Il faudrait former 15.000 médecins par an. On en forme moins de 10.000», ajoute-t-elle.
Trois jours plus tôt, la maire de Paris réaffirmait sur France Info sa volonté de mettre fin à Parcoursup. «Ce qu’on a vécu ces trois dernières années, notamment avec Parcoursup, a montré une angoisse terrible des familles. C’est un algorithme qui décide de votre vie. C’est ça, ce qui se passe pour les jeunes. Il faut supprimer Parcoursup», a-t-elle déclaré. Et de proposer de remplacer la plateforme qui recueille et gère les vœux d’affectation des futurs étudiants de l’enseignement supérieur par «un accompagnement des élèves dans leur orientation, simplifier les choses». Une proposition qu’elle faisait déjà à Lille, samedi 23 octobre, lors d’un meeting.
Ce sont les établissements qui sélectionnent
Ce qu’elle omet de préciser, c’est que ce n’est pas Parcoursup qui gère avec son algorithme les candidatures des lycéens. Chaque établissement, chaque université et chaque filière a ses propres critères. À la dernière session, en janvier 2021, chaque formation publiait sur sa fiche Parcoursup les détails de l’algorithme ou de la méthode utilisée pour sélectionner les dossiers. À l’université, tout dépend de la filière. Pour la plupart, le nombre de places est largement suffisant et les candidats ne sont pas classés. Pour les filières «sous tension», les universités disposent de «commissions d’examen des vœux».
Il s’agit plus particulièrement des sciences et techniques des activités physiques et sportives (Staps), la médecine, le droit et la psychologie. Le classement des candidats se fait en fonction d’attendus, eux aussi publics. En Pass (médecine) à l’université de Paris, l’établissement prend en compte les notes de première et terminale en SVT, maths, physique chimie, anglais, les notes du bac de français (écrit et oral), les notes du bac (pour les réorientations).
La problématique Affelnet
Et quid d’Affelnet (Affectation des élèves par le net) que la candidate à la présidentielle a passé sous silence? Cette procédure informatisée, qui existe depuis 2008, répartit les élèves de collèges publics et privés sous contrat qui entrent en seconde dans l’enseignement public est elle-même régie par des barèmes et critères que les académies mettent en place. La proposition d’Anne Hidalgo a provoqué de nombreuses réactions, notamment sur les réseaux sociaux.
Source : etudiant.lefigaro