Vous cherchez un logement peu coûteux à Paris et vous avez envie de lutter contre l’isolement des personnes âgées? Plusieurs organisations proposent des cohabitations intergénérationnelles en Ile-de-France.
«C’est vraiment une adorable petite mamie.» Charline a 87 ans. Elle habitait seule dans le 13e arrondissement depuis la mort de son époux. Désormais, elle partage sa maison avec Orane, une étudiante de 19 ans, qui lui verse un loyer de 150 euros par mois et l’aide en allant parfois à la boulangerie ou à la poste. L’histoire d’Orane et de Charline est possible depuis 2004, avec la création de la première association de cohabitation intergénérationnelle: le Pari Solidaire. Cette organisation est créée suite à la canicule d’août 2003 qui a causé environ 15 000 décès, en majorité parmi les personnes âgées.«L’association est fondée sur ce constat un peu triste que c’est plutôt la solitude et l’isolement qui ont tué, et non la chaleur», précise Hélène Clavel, chargée de la cohabitation au sein du Pari solidaire.
La loi sur l’évolution du logement, de l’aménagement et du numérique (Elan) prévoit depuis 2018 les modalités de mise en œuvre du contrat de cohabitation intergénérationnelle solidaire (CIS). C’est un échange entre un jeune de moins de 30 ans et un senior de plus de 60 ans. Il doit notamment avoir pour objectif de renforcer le lien social. En contrepartie d’un loyer «modeste», l’étudiant s’engage à passer du temps chez le senior, pour lui apporter une présence et lui rendre éventuellement quelques services. «L’idée c’est de sortir les seniors de l’isolement», explique Hélène Clavel.
Trouver un logement avec le Pari Solidaire
Selon la mairie, environ 174 000 parisiens de plus de 60 ans vivent seuls à leur domicile. Les étudiants sont également nombreux sur le territoire, puisqu’ils représentent 5 % de la population régionale (635 000 personnes). Deux publics que veut rapprocher le Pari solidaire. Membre du réseau Cohabilis, qui accompagne 1 600 contrats par an, l’association forme environ 90 binômes (étudiant-senior) chaque année en Île-de-France.
Le Pari Solidaire vise à «rapprocher et tisser des liens conviviaux et solidaires entre les générations, entre jeunes et aînés, autour de l’habitat». Deux possibilités sont proposées aux jeunes intéressés: la formule conviviale et la formule solidaire (sans loyer). Dans la formule conviviale, le loyer maximum est de 350 euros par mois tout inclus, avec une cotisation annuelle (entre 150 et 250 euros). Aucune contrainte pour le jeune. Il est simplement recommandé de prévenir l’hôte en cas d’absence.
Dans la formule solidaire, le jeune ne paye pas de loyer mais une cotisation annuelle, dégressive en fonction de sa date d’emménagement. En échange, il s’engage à rentrer au domicile du senior entre 19 et 20 heures et à rester un peu avec lui. L’étudiant dispose de deux soirées libres en semaine, ainsi qu’un week-end sur deux. L’organisme souligne qu’il s’agit d’une présence «rassurante», et non d’une mission de garde de nuit.
Ensemble 2 générations: 600 binômes par an
L’association Ensemble 2 générations propose également des formules d’habitat intergénérationnel. La première est un logement gratuit pour l’étudiant, mais qui implique là aussi une présence régulière le soir et la nuit. La seconde est un logement économique, où l’étudiant paye 150 euros par mois, et peut partager quelques moments privilégiés, sans obligation. C’est la formule qu’a choisie Orane, étudiante en design global. Elle habite chez Charline depuis le mois de mars. «Financièrement c’est super intéressant, et ça nous fait une présence à toutes les deux.»
Une troisième formule implique simplement une veille passive, et un loyer pouvant aller jusqu’à 450 euros maximum à Paris et 350 euros en Île-de-France. Avec ces différentes formules, Ensemble 2 générations forme environ 600 binômes par an. Et 50 % des étudiants sont des boursiers.
Accompagner un senior dans Paris
En dehors de ces deux associations, d’autres plateformes implantées à Paris et dans sa région proposent de la cohabitation intergénérationnelle. Il s’agit de Xenia et de Colette. Celles-ci ne fixent cependant pas de loyer maximal. La somme mensuelle à débourser est même de 500 euros minimum pour Colette, et peut grimper jusqu’à 1 000 euros pour Xenia. Pour celles et ceux désirant s’engager auprès de leurs aînés sans recourir à la cohabitation, le dispositif Paris en compagnie permet à des bénévoles d’accompagner des personnes âgées pour faire leurs courses, se rendre à un rendez-vous médical ou flâner. Par ce biais, Paris en compagnie espère «favoriser la mobilité» des aînés et «lutter contre leur isolement».
Source : etudiant.lefigaro