L’école de commerce a proposé sa fresque de la diversité aux membres de la Conférence des grandes écoles.
Moins de discriminations, plus de diversité et d’inclusion. Depuis 2019, la prestigieuse école de commerce Essec, classée 2ème au palmarès du Figaro Étudiant, travaille sur cette question. Si bien que le 7 juillet dernier, elle a présenté sa toute nouvelle fresque de la diversité face aux établissements membres de la Conférence des grandes écoles (CGE). Un travail établi sur le même modèle que celui de la fresque du climat. Au total, 45 écoles de commerce et d’ingénieurs étaient présentes pour participer à un atelier expérimental de cette nouvelle fresque.
Dans des salles de classe de l’école de management ESCE, dans le 15e arrondissement de Paris, plusieurs groupes de journalistes et membres des équipes pédagogiques des différents établissements ont été composés. Dans la salle n°8, une petite dizaine de participants se prépare à débuter les exercices. Après une rapide présentation et une mise en confiance par les deux animatrices de l’atelier Isabelle Rousselet, chargée de mission développement égalité des chances à l’Essec et Sandie Meusnier-Tomasso, responsable des programmes au sein du centre égalité des chances de l’Essec, les premiers exercices peuvent commencer.
Sur une table, une grande feuille de papier blanc est disposée. «Nous allons vous donner des cartes. Vous allez devoir les lire, regarder leur définition et les poser devant vous selon la logique qui vous conviendra. C’est une réflexion collective», explique Sandie Meusnier-Tomasso. Parmi ces cartes, les mots «baisse de compétitivité», «nom», «âge», «quota» ou encore «poids sur les finances publiques» ressortent. Tout au long des 3 heures d’exercices, de nouvelles cartes seront régulièrement distribuées et ajouter à l’arbre sur la table. «Exclusion», «inclusion» en font partie.
Des exercices ludiques basés sur les couleurs
D’autres exercices ponctuent l’atelier. On demande par exemple aux participants de fermer les yeux. Sur leur masque (Covid-19 oblige), une pastille jaune, rouge ou bleue est collée. Sans regarder la couleur qui leur a été attribuée, les participants doivent former un ou plusieurs groupes, sans parler. Machinalement, chacun se fait de grands gestes pour ensuite réunir les rouges ensemble et les jaunes d’un autre côté. Un seul porte une pastille bleue et reste seul. «Voilà une forme de discrimination, sans que nous l’ayons voulue», commente une participante.
«Nous souhaitons que tous nos étudiants aient vécu l’expérience d’ici trois ans»Sandie Meusnier-Tomasso, responsable des programmes au sein du centre égalité des chances de l’Essec
De l’autre côté du couloir, dans la salle n°1, un nouvel exercice se met en place. Une carte aux nuances de gris circule parmi les membres du groupe. Guillaume Lenoble, fondateur de Belugames (le partenaire de l’Essec, en charge de créer les jeux et cartes utilisés pendant les activités) demande à chacun de classer les 3 lettres A, B et C présentes sur le dessin de la plus claire à la plus foncée. Sans surprise, tous les participants se sont fait avoir par l’illusion d’optique et se trompent dans leurs réponses. «Ça me fait penser aux concours. C’est très difficile de classer les élèves dans l’absolu, car nous avons tous une vision différente d’un individu», partage un membre du groupe.
Plusieurs écoles veulent intégrer la fresque au programme
Une des dernières activités consiste à former deux lignes de participants, dos à dos. Des phrases leur sont énoncées. S’ils se sentent concernés, les participants avancent d’un pas. Sinon, ils restent à leur place. «Je peux donner mon nom sans aucune gêne», «je peux donner mon adresse facilement», «je peux me promener dans la rue sans crainte d’être insulté pour mon apparence physique», «personne n’a jamais refusé de travailler avec moi à cause de mon apparence physique». À la fin de l’exercice, une représentante de Toulouse BS relève: «J’ai pris conscience que des questions pouvaient être un sujet pour certains alors que pour moi, non.»
À l’issue de ce rendez-vous, plusieurs établissements ont exprimé le souhait de vouloir instaurer cette fresque auprès de leurs étudiants. C’est le cas des écoles de commerce Grenoble EM, EM Lyon et Audencia, des écoles d’ingénieurs Télécom Paris, Centrale Lille et l’IMT Atlantique, ainsi que de l’université de Toulouse et de l’École des hautes études en santé publique (EHESP). Dès septembre, 420 élèves du programme grande école de l’Essec, à l’initiative de la fresque, participeront à leur tour à l’atelier. «Nous souhaitons que tous nos étudiants aient vécu l’expérience d’ici trois ans», précise Sandie Meusnier-Tomasso. Avant de conclure: «L’objectif est de semer des graines sur ces sujets de diversité et d’inclusion, qui pousseront en fonction de l’évolution des étudiants dans leur scolarité. La fresque est idéale pour faire bouger les lignes sur ces thématiques et favoriser les prises de conscience.»
Source : etudiant.lefigaro