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France / Les étudiants de l’ESCP font une fresque sur le climat en guise de séminaire de rentrée

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Pendant trois jours, les étudiants du programme grande école sont confrontés aux risques climatiques et cherchent des solutions.

Éparpillées sur les murs du campus parisien de l’ESCP, plus d’une soixantaine de fresques du climat attirent le regard. Elles concrétisent le premier jour du séminaire Concevoir demain & développement durable (Designing tomorow business & sustainability) suivi par les 412 étudiants de première année du programme grande école issus des classes préparatoires. «Dès leur arrivée et pendant 3 jours, ils sont confrontés aux enjeux du changement climatique, de la transition énergétique et à l’impact économique. Ils vont rencontrer des experts, des acteurs de terrain travaillant sur ces sujets», résume Ann-Charlotte Teglborg, professeur associé en management, spécialisé en transition durable et co-créatrice du programme.

Tout commence par une conférence de Jean-Marc Jancovici, ingénieur consultant en énergie – climat. «Ces propos sont assez incisifs. Ils ont déstabilisé beaucoup d’entre nous. Je pense que le but est de nous faire réagir. À nous de lui prouver que l’école de commerce peut aussi être une solution aux enjeux et aux problèmes climatiques», analyse Mathilde Latarget en première année du programme grande école. Ensuite, par petits groupes de 6 ou 7, les étudiants construisent la fresque du climat. «On ne voit pas seulement le lien de cause à effet entre l’activité de l’homme et ses conséquences, mais tout l’enchaînement pour en arriver aux famines, inondations, sécheresse… C’est un grand coup sur la tête», confie Marie Munière.

« Ces jeunes viennent faire une école de commerce c’est-à-dire vendre, produire, et dès le premier jour, on leur explique que ce modèle est peut-être déjà obsolète»Julien Schmitt, professeur de marketing spécialisé en marketing durable

Les discussions s’engagent avec le professeur. Julien Schmitt, professeur de marketing spécialisé en marketing durable explique: «Ces jeunes viennent faire une école de commerce c’est-à-dire vendre, produire, et dès le premier jour, on leur explique que ce modèle est peut-être déjà obsolète. C’est votre projet de vie et il faut le réinventer parce que cela ne va pas. Nous leur parlons beaucoup des solutions possibles: l’économie circulaire, l’immatérialité, les nouveaux business models, sachant que demain, ils travailleront dans une dynamique différente de leurs aînés».

Après la prise de conscience, place aux leviers d’action. Le lendemain, des anciens de l’ESCP, entrepreneurs, managers, viennent parler des transformations mises en place dans leur entreprise. Stéphane Rénie a choisi de créer sa fonction de directeur RSE chez ALD Automotive. Antoine Yeretzian est depuis cette année directeur du développement d’AXA climate school. L’après-midi, aux étudiants de se retrousser les manches. Ils deviennent membres du comité de direction d’une enseigne de vêtement de la mode express confrontée à une crise. Le séminaire se termine sur l’étude d’une controverse qu’ils doivent eux-mêmes choisir. Pendant 3 mois, par groupes de 5 ou 6, ils vont y travailler en interrogeant des entreprises, des associations, des experts avant de présenter un rapport final. Marie et son équipe ont choisi la mode éthique. Mathilde et ses camarades s’interrogent: est-ce que l’agriculture et ses évolutions pourront nourrir plus de 10 milliards d’habitants?

D’où vient la fresque sur le climat?

Créée par Cédric Ringenbach, la fresque du climat est un jeu pédagogique qui a pour but d’expliquer le changement climatique, en se basant sur l’intelligence collective. À l’aide de 42 cartes issues du rapport du GIEC (Groupe d’experts intergouvernemental sur l’évolution du climat), les participants vont dérouler les causes et conséquences du dérèglement climatique, tracer des liens entre les cartes afin de visualiser la complexité du système. L’atelier se termine par une discussion entre les participants et les animateurs sur l’avancée des connaissances et les solutions possibles. Diplômé de Centrale Nantes, Cédric Ringenbach est le président fondateur de l’association la Fresque du Climat, créée en 2018, qui explique et diffuse le programme. Il est aussi CEO de Blue Choice, société de conseil en stratégie climat.

Source : etudiant.lefigaro

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