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France / Le syndicat étudiant interdit des réunions aux Blancs

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Les propos tenus mercredi par la présidente de l’Union nationale des étudiants de France ont créé une vive polémique. Une partie de la classe politique réclame sa dissolution.

Les propos tenus mercredi par la présidente de l’Union nationale des étudiants de France ont créé une vive polémique. Une partie de la classe politique réclame sa dissolution.

Échange tendu mercredi entre la journaliste d’Europe 1 Sonia Mabrouk et Mélanie Luce, présidente de l’Union nationale des étudiants de France (UNEF). Interrogée sur les problèmes de racisme et de discrimination dans les universités du pays, la jeune femme a longuement tourné autour du pot quand son interlocutrice lui a demandé s’il arrivait au syndicat d’organiser des réunions interdites aux Blancs. «Aujourd’hui, quand on est une femme, on subit de la discrimination, donc on organise des réunions pour permettre aux femmes d’exprimer les discriminations qu’elles peuvent subir», a commencé par répondre Mélanie Luce.

«On organise aussi des réunions pour permettre aux personnes qui sont touchées par le racisme de pouvoir exprimer ce qu’elles subissent», a-t-elle ajouté. Pugnace, la journaliste a posé une nouvelle fois sa question: «Donc, il y a des réunions où les non-Blancs ne sont pas admis et où les Blancs ne sont pas admis?» a-t-elle insisté. «Oui. il y a des réunions qui s’organisent», a fini par confirmer la présidente du syndicat marqué à gauche.

Ces aveux ont provoqué une tempête sur les réseaux sociaux et parmi les politiciens de droite, qui appellent à la dissolution de l’UNEF. «Cet aveu d’une forme de racisme intolérable dans la République s’ajoute aux nombreuses dérives antirépublicaines de l’UNEF depuis plusieurs années», s’est insurgé dans «Nice Matin» Eric Ciotti, député (LR) des Alpes-Maritimes. Sur Twitter, l’élu a interpellé le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin afin qu’il agisse contre ce «mouvement clairement antirépublicain devenu l’avant-garde de l’islamo-gauchisme.»

Le député au Parlement européen François-Xavier Bellamy (LR) a de son côté exigé que l’on mette «fin à cette dérive raciste assumée». «Merci une fois de plus à Sonia Mabrouk pour sa clairvoyance, et l’exigence avec laquelle elle permet aux Français d’être réellement informés de la gravité des choix idéologiques qui, derrière les artifices de communication, menacent profondément l’universalisme et la démocratie», a-t-il estimé sur Twitter.

Certains membres de la majorité se sont également exprimés sur le sujet, à l’image de Christophe Castaner, président du groupe La République en Marche (LREM) à l’Assemblée nationale. «Aujourd’hui, l’Unef n’est plus représentative de la vie étudiante, mais elle cherche à survivre en prenant des clientèles par segment, je trouve ça pathétique», a-t-il estimé sur Franceinfo. L’ex-ministre de l’Intérieur a dénoncé «une forme de séparatisme». Quant à François Jolivet, député LREM de l’Indre, il s’est interrogé sur Twitter: «Qui souhaite vivre dans un monde qui classe ses concitoyens dans des cases de couleurs et préjuge leurs réussites?

Dans un pays encore marqué par le récent attentat islamiste contre le professeur Samuel Paty, les polémiques s’enchaînent entre les dénonciateurs d’une dérive «islamo-gauchiste» dans les universités françaises et les campagnes d’accusation d’«islamophobie» menaçant certains professeurs. L’islamo-gauchisme «gangrène la société dans son ensemble» et notamment les universités, avait estimé en février la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal. La droite et l’extrême droite avaient applaudi, mais la phrase avait fait polémique, obligeant Emmanuel Macron à recadrer sa ministre car le terme est très controversé en France.

Polémique à Grenoble

La dernière polémique en date concerne deux enseignants de l’école de Sciences Po Grenoble accusés d’avoir eu des écrits «islamophobes». En tête de ces dénonciations, l’Unef réclame des sanctions contre les deux professeurs. Les noms de ces derniers ont été placardés la semaine dernière lors d’un collage sauvage sur les murs de l’établissement les qualifiant notamment de «fascistes». Lors d’une manifestation d’étudiants, il a également été lu un témoignage anonyme accusant l’un des enseignants ciblés de rappeler souvent «les origines chrétiennes de la France» et de faire preuve de «paresse intellectuelle» en faisant des «amalgames».

Sabine Saurugger, la directrice de l’établissement, a estimé que les propos d’un des enseignants étaient «extrêmement problématiques» tout en «condamnant très clairement», la campagne d’affichage qui «met en danger la vie des deux collègues» selon elle. Mercredi au micro d’Europe 1, Mélanie Luce a d’ailleurs reconnu que «c’était une erreur de relayer ces photos». Les deux professeurs dénoncés ont été placés sous protection.

«L’Unef est l’incarnation parfaite de ce qu’on appelle les «woke» (NDLR: personne se revendiquant progressiste se disant consciente des oppressions vécues par les minorités). Ils ont un vrai problème avec le débat, l’altérité, la liberté d’expression», estime Jérémie Peltier, directeur des études pour la Fondation Jean-Jaurès.

Gauche tiraillée

Loin de se cantonner aux murs des universités, le débat infuse également au niveau politique et tiraille la gauche à un an de la présidentielle française. «La gauche est fracturée entre ceux qui pensent que la nouvelle lutte des classes est avant tout une lutte des races et les tenants d’une ligne universelle, qui n’ont pas oublié que la gauche était d’abord et avant tout la défense du peuple», observe Jérémie Peltier.

«La gauche est paralysée sur ces questions entre ceux qui vont minorer la question des islamo-conservatismes, de l’antisémitisme et mettre le paquet sur les discriminations raciales tandis qu’une autre partie va nier l’islamophobie et mettre l’accent sur la montée des antisémitismes», résume Philippe Corcuff, maître de conférences à Sciences Po Lyon.

Source : lessentiel.lu

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