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France / Le parcours du combattant des jeunes diplômés recrutés dans les cabinets de conseil

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Être recruté dans un cabinet de conseil prestigieux exige des jeunes diplômés d’écoles de commerce ou d’ingénieurs de suivre un parcours du combattant.

«Le combat est rude, témoigne Paul*, fraîchement diplômé de l’EM Lyon, qui prépare depuis plus d’un mois des entretiens pour EY Parthenon et Bain & Company. La difficulté est de m’organiser, c’est éprouvant.» N’ayant pas fait de classe préparatoire, Paul pense qu’il lui sera difficile d’atteindre les gros cabinets. Pour les étudiants d’écoles de commerce et d’ingénieurs, commencer sa vie active dans un cabinet de conseil en stratégie est la voie royale. McKinsey & Co, Boston Consulting Group (BCG)… Des noms prestigieux où affluent chaque année les diplômés des meilleures écoles françaises. Le chemin est rude: la concurrence est forte et le processus, long.

Les cabinets de conseil recrutent principalement parmi l’élite: HEC, Essec, Polytechnique, ENS, Sciences Po. «Nous recevons énormément de candidatures, et nous cherchons des experts», explique Blandine Binet, responsable recrutement et projets RH chez Roland Berger, un des principaux cabinets européens de conseil en stratégie. Diplôme, langues et expériences professionnelles passent sous les fourches caudines des recruteurs. «Tout est regardé. Chaque dossier est lu et nous répondons à chaque candidat», poursuit-elle. Mêmes exigences chez McKinsey, membre du «big three», les trois cabinets les plus puissants au monde, avec BCG et Bain. «Nous cherchons les profils avec un bon bagage et l’envie d’entreprendre», explique Thomas London, directeur associé en France. Il distingue deux profils: ceux qui sortent d’écoles et les «profils expérimentés», répondant à des besoins très spécifiques, comme le digital.

Les candidats doivent résoudre des études de cas

Une fois les dossiers reçus, la sélection commence. Chez Roland Berger, pour les candidatures juniors, 300 candidats sur 1000 passeront le «premier tour». Pas moins de 5 à 6 entretiens d’une heure avec des consultants et recruteurs, durant lesquels les candidats planchent sur des études de cas, expliquent leur raisonnement et exposent leur motivation. Et 250 iront au second tour: deux entretiens avec deux partenaires du cabinet. In fine, en octobre 2021, 44 juniors étaient recrutés. Chez McKinsey, les entretiens sont réservés aux étudiants sélectionnés après étude de CV et test en ligne où les diplômés doivent analyser une étude de cas. Ils passent ensuite quatre à cinq entretiens répartis sur deux tours. «Trois qualités sont primordiales pour être recruté: la capacité à résoudre des problèmes, la capacité de travailler en équipe, et l’aptitude au leadership», résume Thomas London.

Pour attirer les meilleurs, certains cabinets se rendent dans les campus et participent à des sessions de préparation aux cas pratiques. Pour donner un maximum de chance aux candidats de réussir, certains cabinets les épaulent entre les tours d’entretiens. Les écoles aussi préparent leurs étudiants. À l’EM Lyon, par exemple, les étudiants du master of science strategy & consulting, ont au total des missions de quatre mois en entreprise ou en cabinet de conseil. Car, si les performances sont au rendez-vous, le stage est une bonne façon d’être recruté. «Ce sont nos futurs juniors consultants, cette population est très importante», assure Blandine Binet. Roland Berger a d’ailleurs lancé en 2020 le Gap Year Program qui permet à des étudiants de faire 10 à 11 mois de stage découpés en trois périodes: 4 mois de stages à Paris, 4 mois chez un partenaire et 3 mois dans un bureau R. Berger à l’étranger. La campagne de recrutement commencera en février. Chez McKinsey: «L’ultramajorité des stagiaires nous rejoint», assure Thomas London.

Source : etudiant.lefigaro

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