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France / La Sorbonne Nouvelle maintient en distanciel les cours en amphi à la rentrée

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Si l’enseignement en présentiel est la norme à la rentrée, cette université imagine un autre modèle pour les étudiants.

L’université Sorbonne Nouvelle annonce sur son site que «tous les cours en amphi passent en distanciel asynchrone» et ce, «quelle que soit la jauge à la rentrée». La raison: «les amphithéâtres impliquent un fort brassage et sont plus difficiles à aérer», lit-on. Des cours à distance à la rentrée prochaine dans les facs? La décision peut surprendre tandis qu’en mai dernier, la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal annonçait au Parisien que la rentrée universitaire se ferait en «100% en présentiel».

Jamil Jean-Marc Dakhlia, président de l’établissement s’explique: «Les cours en amphi sont minoritaires… Sur 3000 enseignements, ce sera en tout quelques dizaines qui seront en distanciel.» Une décision, précise-t-il, qui résulte d’une enquête menée auprès des étudiants ainsi que des enseignants, et qui porte sur leur expérience de la crise sanitaire. «Nous nous sommes rendus compte que jongler entre le présentiel et le distanciel entraînait un fort taux d’absentéisme. De même, 44% des étudiants craignaient d’être contaminés».

«C’est une sorte de levier psychologique pour signifier à chacun que les grands attroupements, même rares, c’est non»Jamil Jean-Marc Dakhlia, président de la Sorbonne Nouvelle

S’agissant de la rentrée prochaine, Jamil Jean-Marc Dakhlia estime nécessaire de définir un «cadre qui ne bouge pas quel que soit le contexte». Ce, précise-t-il, afin de rassurer les élèves: «C’est une sorte de levier psychologique pour signifier à chacun que les grands attroupements, même rares, c’est non. Nous sommes conscients que le distanciel peut paraître à contre-courant mais c’est une goutte d’eau dans un océan de cours qui seront en présentiel: les TD, les cours à petits effectifs, les ateliers…» De plus, les cours en amphi seront «asynchrones». «Les étudiants pourront les suivre quand ils ont le temps et non en direct.» Un moyen d’éviter les allers-retours incessants entre l’université et la maison tout en encourageant les jeunes à venir sur le campus en petits effectifs, explique le président de Sorbonne Nouvelle.

Des étudiants de première année prioritaires

Dans les autres universités, le distanciel est privilégié uniquement si la crise sanitaire s’aggrave. À l’université d’Aix-Marseille, l’on se «prépare à une rentrée en totale présentiel», avance son président, Éric Berton. Le vice-président de la formation Lionel Nicod poursuit: «Si l’on devait se retrouver dans une situation complexe, l’idée serait de basculer les cours magistraux à gros effectifs intégralement à distance et de garder en présentiel les TD et TP.» Tout dépendra de la taille de la promotion. «La faculté de droit qui a des amphis à 1000 étudiants basculerait à distance pour les Licence 1. Concernant le master, qui compte 20 étudiants, les cours magistraux resteraient en présentiel», explique Lionel Nicod.

L’université de Strasbourg prévoit aussi une rentrée intégralement en présentiel. «Mais si le contexte sanitaire changeait, les étudiants de première année seraient prioritaires pour les enseignements sur place», explique-t-on. Le président de Sorbonne Nouvelle, lui, précise que les cours en amphi en distanciel ne dureront que pour le premier semestre. «Nous avons prévu d’autres scénarios si la situation épidémique se dégradait.»

L’éloignement fragilise sur le plan psychologique

L’enseignement en partie à distance pourrait-il, à terme, s’installer? «Il est trop tôt pour le dire», tranche Jamil Jean-Marc Dakhlia. «Le 100% distanciel, c’est mauvais. Mais une petite dose peut être bonne en complément de cours en présentiel.» Guillaume Gellé, président de la Conférence des présidents d’université (CPU) livre son analyse: «La crise a transformé un certain nombre de pratiques pédagogiques. S’il y a des cours hybrides qui s’appuient sur des outils numériques parce que les équipes de formation considèrent que c’est un meilleur mode d’enseignement, c’est tout à fait positif.» L’important, estime-t-il, est que les étudiants reviennent sur les campus «à temps complet». «Qu’ils soient là tous les jours», insiste-t-il. «On a vu que l’éloignement fragilise sur le plan psychologique et affecte la transmission des savoirs.»

Source : etudiant.lefigaro

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