Dans une interview au JDD, le ministre de l’Éducation nationale estime que l’écriture dite «épicène» peut troubler l’apprentissage des élèves dyslexiques.
«Notre langue est le premier trésor français, celui qui nous relie tous et fait notre puissance mondiale.» Dans une interview accordée au JDD, Jean-Michel Blanquer a de nouveau pris position contre l’écriture inclusive.
Alors que les sénateurs organiseront un débat autour du thème «Écriture inclusive: langue d’exclusion ou exclusion par la langue» le 6 mai prochain, le ministre de l’Éducation nationale estime, lui, que la langue française «ne doit pas être triturée ou abîmée». Si la féminisation des métiers et des fonctions «est un progrès», estime-t-il, «mettre des points au milieu des mots est un barrage à la transmission de notre langue pour tous, par exemple pour les élèves dyslexiques».
Jean-Michel Blanquer a par ailleurs rappelé l’existence de la circulaire d’Edouard Philippe qui, en 2017, interdisait l’usage administratif de l’écriture dite «épicène». Avant d’ajouter: «nous allons clarifier le fait que c’est vrai aussi dans nos usages pédagogiques». À cette époque, le ministre de l’Education nationale avait déjà émis des réserves quant à l’emploi de l’écriture inclusive dans les manuels scolaires. «On doit revenir aux fondamentaux sur le vocabulaire et la grammaire, je trouve que ça ajoute une complexité qui n’est pas nécessaire», avait-il alors jugé.
«De fait, l’écriture inclusive exclut»
Il y a un mois, Sophie Audugé, déléguée générale de l’association SOS Education, dont l’association «Non à l’écriture inclusive» a récolté plus de 50 000 signatures, expliquait au Figaro: «Voilà trois ans que l’écriture inclusive fait partie du débat public ; nous avons tous réfléchi au sujet, échangé avec des linguistes, et nous avons eu le temps de mûrir notre réflexion. Le phénomène prend une telle importance qu’il nous semblait urgent d’agir.»
Elle precise: «Il nous apparaît aujourd’hui que l’écriture inclusive est discriminante pour les enfants qui souffrent d’un handicap cognitif, auditif ou visuel. De fait, elle exclut plus qu’elle n’inclut.»
Source : etudiant.lefigaro