Le directeur général de l’école de commerce, Eloïc Peyrache, dévoile aux Échos ses ambitions sur les enjeux sociaux des futures années.
Un chiffre: 20%. C’est l’objectif affiché par Eloïc Peyrache, élu directeur général d’HEC en janvier dernier, relatif au nombre de boursiers au sein de la première école française au classement des écoles de commerce du Figaro Étudiant . «Je veux accélérer sur les enjeux de diversité et d’ouverture sociale, entame-t-il dans un entretien accordé auxÉchos . (…) L’idée est d’atteindre 20% d’étudiants boursiers sur critères sociaux d’ici deux à trois ans.» Un objectif qui sera revu à la hausse dans les prochaines années, puisqu’Eloïc Peyrache ambitionne d’atteindre le chiffre de 25%, après avoir rappelé qu’en une dizaine d’années, l’institution était passée de 5 à 15% de boursiers.
Des mesures peu appréciées par les étudiants
Et de décliner les mesures permettant d’atteindre cette ambition: concours gratuit pour les boursiers, bourses en classe préparatoire et points de bonification à l’écrit comme à l’oral pour les élèves boursiers qui passent le concours pour la deuxième fois à partir de la session de 2022.
Cette dernière mesure, proposée par Martin Hirsch dans sont rapport intitulé «Diversité sociale et territoriale dans l’enseignement supérieur», est impopulaire au sein des étudiants des grandes écoles de management. Le Bureau national des étudiants en école de management écrivait en février dernier une tribune à ce sujet dans Le Figaro Étudiant. Réaffirmant que «l’action en faveur de l’égalité des chances doit prendre sa pleine mesure», l’association estudiantine remettait en question les différentes mesures développées par Eloïc Peyrache ce matin. «Nous souhaitons alerter quant à la forte impopularité des mesures de discrimination positive (…) Parmi les étudiants interrogés boursiers passés par une classe préparatoire, 70% refusent l’idée d’une bonification au concours», écrivait Le Bureau.
Frais de scolarité et prêt contingent
Eloïc Peyrache décline d’autres mesures aux Échos, comme la prise en charge partielle ou totale des frais de scolarité en fonction des échelons de bourse, annonçant que l’effort sera augmenté, «pour que l’ouverture sociale reste une priorité et que les freins financiers n’en soient pas.» Le directeur général d’HEC s’est aussi dit favorable au prêt contingent, prêt dont le remboursement n’est exigible que dans les périodes où le revenu de l’emprunteur dépasse un certain seuil.
Quant à l’idée proposée par Martin Hirsch dans un rapport en décembre 2020 de donner des points bonus à tous les élèves d’une classe préparatoire qui accueillerait plus de 45 ou 50% de boursiers, Eloïc Peyrache ne referme pas la porte. «La bonification de classe est un sujet national sur lequel il faut s’entendre, assure-t-il aux Échos. Il faut que la force publique se mobilise pour qu’on ait plus d’ouverture et que les très bons étudiants boursiers choisissent d’aller dans les très bonnes classes préparatoires.» L’objectif étant donc d’accroître la diversité sociale et territoriale au sein des grandes écoles de commerce, ainsi que «d’augmenter la part des femmes au concours d’entrée».
Source : etudiant.lefigaro