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France / Frédérique Vidal : «Dès la rentrée, nous ouvrirons 49 campus connectés»

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La ministre de l’Enseignement supérieur détaille ce dispositif qui permet aux jeunes d’accéder aux études à distance, partout en France.

Permettre aux jeunes, où qu’ils soient en France, d’accéder aux grandes universités sans pour autant quitter leur ville: tel était l’engagement pris par Emmanuel Macron à l’issue du grand débat national. En 2019, le gouvernement annonçait l’ouverture de «campus connectés» dans 13 villes françaises. Au Figaro, la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche Frédérique Vidal annonce le lancement de près de 50 nouveaux campus connectés répartis dans 15 territoires et collectivités, et qui bénéficieront d’une enveloppe de 13,5 millions d’euros de subventions.

LE FIGARO.- Pourriez-vous rappeler ce qu’est un campus connecté et à qui s’adresse ce dispositif?

Frédérique VIDAL.- C’est un lieu équipé dans lequel les étudiants peuvent avoir accès à des formations à distance (licence, master, BTS…). Les campus connectés s’adressent à des jeunes qui, soit pour des raisons personnelles, des raisons financières ou encore des raisons d’autocensure, ne souhaitent pas rejoindre physiquement les universités de grandes métropoles.

Une fois inscrit, où l’étudiant peut-il suivre sa formation?

L’étudiant d’un campus connecté n’est pas seul chez lui, derrière un ordinateur. Il se rend dans des lieux dédiés réunissant des personnels qui l’accompagnent. Ces endroits ont toute leur importance: cette année, tandis que les universités ont mis l’ensemble de leur formation à distance, des jeunes qui sont rentrés dans leurs familles ont pu étudier sur ces campus et ont pu suivre les cours dispensés. Ils ont été encouragés et motivés à poursuivre leurs études. Ces lieux sont parfois emblématiques: le campus connecté de Saint-Omer se trouve dans une gare qui a été complètement réhabilitée. On y trouve le campus mais aussi, un «fablab» (laboratoire de fabrication) et d’autres activités. C’est un véritable lieu de vie.

«Il y a une soixantaine de formations dispensées dans ces campus connectés»Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur

Comment l’étudiant d’un campus connecté est-il encadré?

Il y a un coach sur place qui veille à ce que le jeune n’abandonne pas. L’université de proximité peut enrichir les formations en mettant à disposition des tuteurs afin de faciliter l’apprentissage. Ensuite, ce sont des formations dans lesquelles il y a toujours la possibilité de contacter et d’échanger avec les professeurs responsables du groupe soit par mail, soit par «tchat».

L’emploi du temps est adapté au cadre de la formation même s’il y a des contraintes. Si un jeune est en formation initiale, il doit se rendre sur le campus à des heures précises. Mais il y a des possibilités de formation continue, qui se tient complètement en ligne, accessible aux heures qui conviennent le mieux au jeune. Il y a des formations qui dépendent par exemple du Cned: les horaires sont plus libres, ce qui peut intéresser les personnes qui ont un emploi.

Au total, combien de formations diplômantes sont proposées?

Il y a une soixantaine de formations dispensées dans ces campus connectés, et qui sont sous la responsabilité des universités délivrant les diplômes. On trouve par exemple la licence de droit de Paris II, la licence d’éco-gestion de Paris-Saclay. Ainsi, les étudiants sont diplômés de ces licences au même titre que leurs camarades qui ont suivi cette formation en présentiel. C’est vrai pour chaque campus connecté.

«En Outre-mer, huit campus connectés vont ouvrir en plus de celui qui existait déjà»Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur

Les jeunes sont-ils nombreux à étudier sur un campus connecté?

Aujourd’hui, il y a 500 étudiants par an qui sont inscrits dans les 32 campus connectés. On trouve de beaux succès. Si je prends l’exemple du campus connecté de Carcassonne, on a appris que la région et l’agglomération envisagent de l’étendre et d’investir 150 000 euros. Dès la rentrée scolaire prochaine, nous ouvrirons 49 nouveaux campus connectés qui s’ajoutent aux 40 projets existants. L’objectif est qu’ils soient tous opérationnels. Les lieux ont été identifiés, nous avons commencé le recrutement des personnels.

Dans les Outre-mer, huit campus connectés vont ouvrir en plus de celui qui existait déjà. Cela permet à des jeunes d’être diplômés d’universités parisiennes en continuant d’habiter en Guyane ou en Polynésie française. Nous avons mené une initiative avec le Garde des Sceaux afin de labelliser deux campus dans des centres pénitentiaires. Enfin, nous avons un projet de campus connecté à Font Romeu qui concerne les sportifs de haut niveau, des jeunes qui préparent des compétitions et qui ne veulent pas renoncer à leurs études. La plasticité des emplois du temps leur permettra, en parallèle de leurs entraînements, d’obtenir des diplômes. C’est le premier campus connecté de ce type que nous ouvrons.

«Nous aurons en 2022, bien plus d’une centaine de campus connectés»Frédérique Vidal, ministre de l’Enseignement supérieur

Comment ce dispositif est-il financé?

L’appel à projets «Campus connectés» est initialement financé au travers du programme d’investissement d’avenir (PIA) et par la Banque des Territoires. Une enveloppe globale de 25 millions d’euros est mobilisée. C’est une subvention qui est de l’ordre de 250 000 à 300 000 euros par campus sur cinq ans. Une subvention qui est ensuite abondée soit en nature, soit grâce aux financements complémentaires par des collectivités, métropoles ou régions. Ce qui permet par exemple de trouver du personnel ou d’équiper les lieux de travail. C’est un cofinancement qui est, au départ, au moins à parts égales entre l’État et les collectivités.

C’est une vraie fierté pour toutes ces petites villes que d’avoir un campus sur place. Si je prends l’exemple du campus connecté du Vigan, l’un des premiers à avoir ouvert: il y a une augmentation de 6% du nombre de jeunes qui accèdent aux études supérieures grâce à ce campus connecté.

Il y a deux ans, vous aviez annoncé qu’il existerait une centaine de campus connectés en 2022. Est-ce toujours d’actualité?

Nous aurons en 2022, bien plus d’une centaine de campus connectés. En effet, nous aurons à la rentrée 89 campus connectés auxquels s’ajouteront une cinquantaine de campus portés par le Conservatoire national des arts et métiers (Au cœur des Territoires), opérateur du ministère de l’Enseignement supérieur, de la Recherche et de l’Innovation, qui a participé à l’implantation de ces campus dans les villes. On a d’ores et déjà dépassé la centaine de lieux où l’on peut aujourd’hui accéder à l’enseignement supérieur sans se déplacer et ce, dans la France entière.

Source : etudiant.lefigaro

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