Une enseignante et le principal d’un collège, au sein duquel un élève avait été gravement brûlé avec de l’éthanol, ont été condamnés à six mois de prison avec sursis.
Le 1er juin 2017, un collégien de onze ans avait été grièvement brûlé lors d’une expérience avec de l’éthanol dans un collège de Saint-Lô (Manche). L’élève avait dû subir des greffes de peau au front, à la paupière et au bras. L’enseignante et le principal du collège ont tous deux été condamnés à six mois de prison avec sursis simple.
Au procès le 2 décembre, le parquet avait requis une amende de 2 000 euros, dont 1 500 avec sursis, contre l’enseignante de 37 ans qui menait l’expérience, et également contre le principal du collège au moment des faits, âgé de 66 ans. Le parquet reprochait à cette professeure de physique-chimie d’avoir versé le produit directement du bidon sur un récipient en chauffe et de ne pas avoir lu la fiche sécurité du produit.
Une formation aux risques chimiques refusée
Au principal, qui ne s’est pas présenté à l’audience, il était reproché les absences d’équipement de protection et du document unique de prévention des risques ainsi qu’une mauvaise ventilation de la salle. Dans sa décision, le tribunal a estimé que les deux prévenus étaient coupables, même si la professeure s’est déclarée seule responsable au procès: le principal aurait dû finaliser le document unique de prévention des risques et s’assurer du bon usage des produits dangereux.
L’enseignante avait avant l’accident demandé une formation aux risques chimiques qui lui avait été refusée, et ses rapports d’inspection étaient «très élogieux», a souligné son avocate, Émilie Omont. Une provision de 29 500 euros a été ordonnée par le tribunal, avec indemnités à la charge de l’agence judiciaire de l’État et demande d’expertise de l’enfant. L’affaire avait été jugée à huis clos.
Parties civiles, les parents du jeune homme ont lancé une pétition pour demander au ministre de l’Éducation l’interdiction de l’éthanol en milieu scolaire. Le texte affichait mercredi près de 28 000 signatures. Selon les parents, l’accident qu’a subi leur fils n’est pas isolé. Selon eux, lors d’expériences similaires, une lycéenne a été victime de graves brûlures en 2013 à Crépy-en-Valois (Oise); en 2017, une enseignante a «pris feu» à Limoges, et en 2018, une lycéenne a été grièvement blessée à Chantonnay (Vendée).
Source : lessentiel.lu