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France / Devenir avocat : 5 conseils infaillibles pour réussir le Grand oral du barreau

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À partir du 9 novembre et jusqu’à la fin du mois, les aspirants avocats passent le redouté Grand oral du barreau.

Le mois de novembre est d’une importance capitale pour tout aspirant avocat. C’est le temps du Grand oral, dit «Grand O», pour les étudiants admissibles après les épreuves écrites de septembre. S’il est reçu, l’élève avocat intègre un CRFPA (Centre Régional de Formation Professionnelle des Avocats), pendant 18 mois. C’est dans cette structure que l’élève préparera son deuxième (et ultime) examen: le Capa (Certificat d’aptitude à la profession d’avocat). Il n’aura «plus qu’à» prêter serment et demander son inscription au tableau de l’Ordre du barreau de son choix.

L’oral, qui exige une préparation rigoureuse et méthodique, est composé de deux parties. D’abord, le candidat produit un exposé de 15 minutes à partir d’un sujet tiré au sort qu’il a une heure pour préparer. À l’issue de sa présentation, il s’entretient pendant 30 minutes avec le jury sur sa culture juridique, son aptitude à l’argumentation et sur ses connaissances. Dans un deuxième temps, une épreuve de langue jauge la capacité du candidat à se faire comprendre et sa maîtrise du vocabulaire juridique.

1. Être déjà un avocat

Si le «Grand O» est une épreuve moins technique que les écrits, il permet d’évaluer les étudiants sur leurs connaissances au-delà des spécialisations. «On évalue la capacité du futur avocat à être un avocat généraliste qui est capable d’avoir une vision globale du droit et pas forcément le technicien de sa spécialisation», explique Pascal Beauvais, directeur de l’IEJ La Sorbonne (Paris 1).

«Au fond, le candidat doit montrer qu’il est capable, lorsqu’il recevra un client, d’avoir des réponses à lui apporter. Quand il se trouvera dans une négociation, d’avoir une capacité à soutenir une position. Quand il plaidera, d’être clair, énumère le directeur de l’IEJ parisien. On va de même regarder s‘il porte en lui un élan. Mais attention à ne pas surjouer l’avocat

2. Travailler toute l’année

Cela va sans sire: le «Grand O» est un oral exigeant. Que ce soit en termes de connaissances qu’en culture judiciaire et juridique. «C’est un travail de longue haleine, de temps long», rappelle Anne-Sophie Chavent-Leclère, directrice de l’Unité d’études judiciaires (IEJ) de l’université Lyon 3 et avocate au barreau de Lyon. «Il faut travailler toute l’année, aller beaucoup plus loin que les purs droits fondamentaux, aller sur de la culture de fond.» Une évidence, reconnait-elle. Mais tous les ans, des candidats présentent un niveau très insuffisant. «De même, il faut lire les actualités qui touchent aux droits fondamentaux, être au courant des réformes. Tout cela permet d’avoir du recul sur la matière», poursuit-elle.

3. Miser sur le contact humain

«Il faut stimuler le jury (composé d’un avocat, d’un magistrat et d’un enseignant, NDLR), capter son regard, son intérêt. C’est moins une question de rhétorique et d’effet de manche que d’échange et de contact avec son auditoire», insiste Anne-Sophie Chavent-Leclère.

«Il ne faut pas confondre le sérieux et l’ascèse»Guillaume Guisset, directeur d’Objectif barreau

Le stress du Grand oral ne doit pas empiéter sur la courtoisie de l’échange. «C’est avant tout un moment de relations humaines, avertit Guillaume Guisset, directeur d’Objectif barreau qui prépare au CRFPA. Les personnes en face des candidats vivent eux aussi une expérience. Il ne faut pas confondre le sérieux et l’ascèse. Mais refusez l’euphorie.» Cela vaut aussi, et surtout, lorsque les questions du jury sont déstabilisantes.

4. Gérer son temps

Là encore, le travail et l’entraînement sont la clé. «Le temps se gère dès la préparation, poursuit Pascal Beauvais. Il faut avoir suffisamment de matière pour ne pas avoir un exposé trop court et donner un sentiment d’insuffisance.» Au moment de l’exposé, il faut maîtriser son débit de parole, le stress entraînant une accélération de ce dernier.

«Trop souvent, on a des présentations qui durent 7 minutes. Il faut occuper le terrain. Cela passe nécessairement par de l’entraînement avec un dictaphone et un chronomètre», conseille Anne-Sophie Chavent-Leclère. «C’est une question d’attitude générale, abonde Guillaume Guisset. Au Grand oral, l’étudiant est dans l’antichambre de l’école. Il doit donc montrer qu’il est rigoureux.»

5. Structurer son propos

Cela vaut autant pour la forme que pour le fond. L’exposé repose sur des règles attendues par le jury. Les rappeler n’est jamais de trop. L’accroche, d’abord – souvent oublier par les étudiants, pris par le stress – qui peut être une citation ou un fait d’actualité. Puis l’introduction: «Souvent elles sont faites en 1 minute. C’est beaucoup trop rapide. Ça doit faire au moins 3 minutes. Cette introduction doit définir les termes du sujet, ce qu’on voit souvent peu. Les étudiants pèchent là-dessus», remarque Anne-Sophie Chavent-Leclère. Pareil pour le plan: tout est une question de rigueur car un discours qui n’est pas structuré est sanctionné. «Il doit apparaître très clairement», avertit Pascal Beauvais. Enfin, dans la conclusion, «on attend une ouverture et que les étudiants donnent leur point de vue», poursuit la directrice de l’IEJ Lyon 3. Attention: «Il faut se positionner, mais pas politiser son propos», met en garde Pascal Beauvais.

«C’est une épreuve de séduction intellectuelle»Guillaume Guisset, directeur d’Objectif barreau

Idem pour l’entretien, alors que l’étudiant croule sous le feu des questions du jury. «Il faut que le candidat mobilise toutes les techniques apprises dans ses études: raisonnement par assimilation ou raisonnement a contrario, interprétation large ou restrictive d’un principe… C’est une épreuve de séduction intellectuelle. Il n’y a pas de réponse parfaite, mais il faut montrer qu’on raisonne et que l’on sait chercher. Surtout, le plus important est d’exposer la façon dont on arrive à la réponse», conseille Guillaume Guisset.

Source : etudiant.lefigaro

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