Des voies d’accès différentes vont être créées pour ces jeunes, a annoncé la ministre de la Fonction publique, Amélie de Montchalin.
Des voies seront réservées, dès 2021, aux étudiants d’origine modeste dans les concours administratifs afin d’accentuer la diversité sociale au sein de la haute fonction publique, annonce mercredi la ministre de la Transformation et de la Fonction publique Amélie de Montchalin.
«Je veux que l’on crée, dans les concours d’entrée aux écoles de service public, des voies d’accès pour les candidats issus des milieux modestes. Avec, à chaque fois, des places réservées. Ce ne seront certainement pas des concours au rabais. Ils seront sélectifs», annonce Amélie de Montchalin dans un entretien au Monde.
«La haute fonction publique a perdu en diversité sociale»
La ministre souhaite «que cela concerne tous les concours de la haute fonction publique: ENA, directeurs d’hôpital, administrateurs territoriaux, commissaires, magistrats, attachés d’administration… Et ce, dès 2021, au moins à titre expérimental».
Elle estime que «la haute fonction publique a perdu en diversité sociale et territoriale» en notant que, dans la promo 2019-2020 de l’ENA, «1% des élèves ont un père ouvrier» contre «4% en 2006».
Pour «aller chercher les jeunes qui pensent que ces concours ne sont pas faits pour eux», la ministre souhaite «s’appuyer sur ce qui existe: beaucoup d’écoles de la fonction publique ont créé leur propre classe préparatoire (…) Mais ce dispositif est trop morcelé et invisible. Nous devons donc le rendre plus attractif, en harmonisant les prépas, en leur donnant un label, en les associant aux universités ou aux Instituts d’études politiques en région, en faisant en sorte que cela débouche sur un diplôme».
«Quand on est boursier, qu’on a passé son bac dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, dans une zone de revitalisation rurale, on a vocation à candidater»Amélie de Montchalin, ministre de la Transformation et de la Fonction publique
«Aujourd’hui, 700 personnes fréquentent ces prépas. Je souhaite que l’on monte à 2.000, au moins. Ce sont eux qui pourront passer les concours dédiés. Ce n’est pas exclusif. Quand on est boursier, qu’on a passé son bac dans un quartier prioritaire de la politique de la ville, dans une zone de revitalisation rurale, on a vocation à candidater. Il y a aussi des élèves qui n’entrent pas dans ces critères mais dont le mérite, le parcours de vie justifient qu’ils puissent passer ces concours», ajoute-t-elle.
Source : etudiant.lefigaro