Le collectif «Vigilance Collèges et Lycées» a été créé fin novembre dernier et compte une quarantaine d’enseignants.
Des professeurs ont constitué un collectif pour «promouvoir la laïcité» et «résister aux pressions communautaires» dans le secondaire, après l’attentat contre Samuel Paty, a appris ce jeudi 3 décembre l’AFP. Créé fin novembre, le collectif nommé «Vigilance Collèges Lycées» compte une quarantaine d’enseignants dans tout le pays, selon Delphine Girard, cofondatrice et professeur de collège dans le Val-de-Marne.
Parmi ses principales missions: assurer une veille et faire remonter au sein du réseau et de leurs hiérarchies d’éventuels dérapages ou menaces en salles de classe comme sur les réseaux sociaux. «Ce qu’on souhaite absolument c’est être structuré pour constituer un rempart possible» et «organiser la riposte», a expliqué à l’AFP Delphine Girard, déplorant «l’extrême solitude» des professeurs face aux «pressions communautaires».
Un collectif qui se revendique apolitique
Ce réseau, qui se revendique apolitique, rassemble des enseignants qui «s’inquiètent des pressions communautaristes sur leurs élèves et des menaces sur la libre circulation des savoirs en milieu scolaire», selon sa charte consultable en ligne. «Nous n’accepterons pas qu’un climat de peur s’installe dans les salles de classe. Nous ne nous habituerons jamais à ce qu’un enseignant soit tué pour ce qu’il a appris à ses élèves», est-il aussi écrit.
Samuel Paty, professeur d’histoire-géographie dans un collège des Yvelines, a été décapité le 16 octobre après avoir montré des caricatures du prophète Mahomet à ses élèves dans le cadre d’un cours sur la laïcité. L’enseignant de 46 ans avait été la cible d’une campagne en ligne, initiée par un parent d’élève.
Un réseau pour fournir «des réponses» aux professeurs
«Vigilance Collèges Lycées» s’inscrit dans la lignée de «Vigilances universités», constitué en 2016 par des enseignants du supérieur et des chercheurs. Sa déclinaison pour le secondaire s’adaptera aux spécificités du public adolescent. «Les pressions communautaires (en collège et lycée) sont souvent le fait de réactions juvéniles, d’un mélange d’ignorance et de préjugés, de discours véhiculés inconsciemment et pas nécessairement structurés politiquement», a estimé Delphine Girard. «On fait face tous les jours à des réactions de racisme ordinaire, d’antisémitisme ordinaire, d’homophobie ordinaire…», a-t-elle ajouté, expliquant que leur collectif avait pour objectif, entre autres, de fournir «des réponses» aux professeurs pour qu’ils soient moins «démunis rhétoriquement».
Source : etudiant.lefigaro