L’établissement fait sa rentrée en lançant un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, appuyé sur un dispositif d’écoute et de veille.
Sciences Po, premier établissement universitaire à faire sa rentrée, met en place cette année un plan de lutte contre les violences sexistes et sexuelles, appuyé sur un dispositif d’écoute et de veille, après l’affaire Duhamel qui a secoué l’institution.
«C’est un enseignement tiré par notre institution de la crise qu’elle a subie l’an dernier sur cette question difficile, exigeante, en contexte universitaire», a expliqué lors d’une conférence de presse Bénédicte Durand, l’administratrice provisoire de l’école.
Sciences Po a été l’an dernier secoué par les accusations d’inceste, classées sans suite pour cause de prescription, portées contre Olivier Duhamel, le président de la Fondation nationale des sciences politiques (FNSP) qui chapeaute l’école.
Bénédicte Durand, officiellement candidate à la direction
Cette affaire a causé les démissions de M. Duhamel puis du directeur de Sciences Po Frédéric Mion, un de ses proches. Elle a aussi nourri le mouvement #sciencesporcs lancé par des étudiants se disant victimes ou témoins de comportements et de violences sexistes dans plusieurs Instituts d’études politiques de France.
Le plan de lutte s’articule «autour de trois grands piliers: la prise en charge des victimes avec une écoute particulière, le déclenchement systématique d’une enquête interne et la sensibilisation accrue de l’ensemble des publics», a souligné Bénédicte Durand. Nommée provisoirement en février, elle a annoncé vendredi sa candidature à la direction de l’institution. Les candidats seront officiellement connus le 20 octobre et la désignation du nouveau directeur est prévue en novembre.
«J’avais besoin de ce temps de repos estival pour répondre à deux questions. Ai-je l’envie et la force de continuer à servir Sciences Po? Ai-je un projet, une vision pour cette institution, dans un contexte de complexité incroyable? Il m’a fallu tout ce temps pour répondre un double oui», a affirmé Bénédicte Durand.
«Tout se passe bien»
Outre Mme Durand, arrivée en 2015 en tant que doyenne du collège universitaire de Sciences Po, puis nommée directrice de la formation initiale en 2018, deux autres candidats se sont manifestés: le haut fonctionnaire François Perret et le professeur en sciences de gestion à l’université Paris-Saclay Jean-Philippe Denis.
Bénédicte Durand indique devoir envoyer son projet à la direction de l’institution le 31 août avant minuit. Le 20 octobre, le nom des candidats officiels et retenus sera dévoilé. Il faudra ensuite le 10 novembre pour la nomination.
Evoquant la rentrée de l’institution, qui a débuté dès lundi, Bénédicte Durand a assuré que «tout se passe bien». «La crise est encore là, nous respectons toutes les mesures sanitaires avec une politique active: la possibilité pour nos étudiants de se faire tester via des barnums à proximité des établissements à Paris et en région et aussi l’accès à des autotests», a-t-elle précisé.
Source : etudiant.lefigaro