Sur les réseaux sociaux, plusieurs photos d’amphithéâtres bondés ont été publiées, provoquant la colère des internautes.
C’est une polémique dont se seraient bien passés les présidents d’universités. Depuis lundi, des photos montrant des centaines d’étudiants réunis dans des amphithéâtres bondés circulent sur les réseaux sociaux. Plusieurs universités sont concernées. Parmi elles: l’université Paul Valéry, à Montpellier, Paris I Panthéon-Sorbonne, l’université de Dunkerque ou encore l’université Paris-Saclay. Des photos qui étonnent, à l’heure où les établissements s’organisent pour faire respecter les gestes barrières et assurer la sécurité sanitaire des étudiants.
Ces derniers ont d’ailleurs été étonnés de voir tant de monde réuni, le jour de leur retour en cours. «La rentrée, ça a toujours été comme ça: des amphis pleins à craquer pendant les premières semaines, et ensuite, ça se vide petit à petit. Mais là, je m’attendais à ce que mon université ait pris les devants pour qu’une chaise sur deux ne soit pas occupée», témoigne Laurie*, étudiante à l’université Paris-Saclay. Mais selon l’étudiante, c’est tout le contraire qui s’est produit: «Tous les amphis étaient bondés, et dans certains cours, des étudiants devaient même s’asseoir sur les escaliers», témoigne-t-elle.
«J’ai peur de tomber malade et de contaminer mes grands-parents»
Même scénario à l’université de Dunkerque, où rien n’a été fait pour rassurer les étudiants, selon Aurélie*.«Dans les amphis, il n’y a aucune distanciation, les professeurs ne nous disent rien, personne ne nous parle du Covid-19. Notre établissement s’est contenté de mettre à disposition le gel hydroalcoolique et de coller des affiches sur les règles à respecter», accuse-t-elle.
Cette promiscuité en inquiète certains, qui estiment que la distanciation sociale n’est pas respectée. «Je ne comprends pas pourquoi ils ne font pas les cours magistraux à distance. Je pense qu’il y a vraiment des risques de clusters dans les amphithéâtres», juge Aurélie. Laurie abonde : «J’ai peur de tomber malade et de contaminer mes grands-parents ou des personnes âgées dans les transports».
« Le maintien d’une distanciation physique d’un mètre ou d’un siège d’écart entre individus est préconisé dans la mesure du possible»Protocole sanitaire publié par le ministère de l’Enseignement supérieur
Mais les consignes publiées par le ministère dans le protocole sanitaire à ce sujet sont claires: il n’y a absolument aucune obligation pour les établissements d’enseignement supérieur de faire respecter une distance de sécurité minimale dans les amphithéâtres. «Le maintien d’une distanciation physique d’un mètre ou d’un siège d’écart entre individus est préconisé dans la mesure du possible. Lorsqu’elle ne peut être mise en œuvre, le port du masque est obligatoire dans les espaces clos»,précise le ministère de l’Enseignement supérieur.
«Nous ne sommes pas des irresponsables»
À l’université Paul Valéry de Montpellier, où les photos des étudiants assis sur le sol des amphithéâtres ont provoqué la colère, l’établissement se défend: «Nous avons mis en place toutes les mesures édictées par le gouvernement, nous avons même distribué deux masques à chaque étudiant qui entre sur le campus. Alors certes, pour cette prérentrée, il n’y avait pas un mètre d’écart, mais tous les étudiants portaient un masque. Nous ne sommes pas des irresponsables», précise la présidence, qui ne comprend pas la polémique suscitée par ces images.
La Conférence des présidents d’université (CPU) se défend également de toute impréparation. «Cette rentrée, c’est un exercice difficile, on est plutôt dans l’adaptation. Il y a certainement des cas particuliers où tout ne se passe pas parfaitement bien, mais globalement, la rentrée est plutôt réussie», estime Olivier Laboux, vice-président de la CPU et président de l’université de Nantes. Et de rappeler: «Si un étudiant présent dans un amphi est déclaré positif, les autres jeunes qui étaient dans la salle ne sont pas considérés comme cas contacts, puisque tous sont obligés de porter des masques. Le risque de propagation du virus est donc très faible.»
Source : etudiant.lefigaro