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France / Agressions sexuelles, viols et sexisme ordinaire en école de commerce : un livre enquête dévoile les dessous des campus

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Dans La fabrique des élites déraille, Iban Raïs a enquêté auprès d’étudiants et d’anciens de trois grandes écoles de commerce.

Il s’agit d’une étudiante agressée sexuellement à plusieurs reprises lors d’une même soirée. Ici, d’un étudiant ivre après avoir été forcé à boire une bouteille mélangeant plusieurs alcools forts, et qui tombe de plusieurs mètres de haut. Ou encore d’étudiants étrangers, souvent asiatiques, qui se font moquer pour leur rythme de vie dans les journaux de l’école, où les articles sont souvent anonymes et où est encouragée la délation.

Dans son enquête choc La fabrique des élites déraille. Grandes écoles: bizutage, sexisme, viols (Robert Laffont), Iban Raïs, journaliste indépendant a glané les témoignages de plus de 200 étudiants actuels et anciens de trois écoles de commerce HEC, l’Essec et l’Edhec, afin de libérer la parole sur certaines dérives.

«J’ai voulu soulever le tapis rouge de ces lieux d’excellence pour voir ce que leurs dirigeants cachaient dessous depuis des décennies», explique t-il dans ce libre très fouillé, bourré de témoignages. Les week-end d’intégration (WEI) qui ont remplacé le bizutage interdit par la loi en prennent pour leur grade. En témoigne cette histoire racontée par Sixtine (prénom changé) lors d’un week-end d’intégration de l’Essec. «Soudain, deux garçons entrent sans son accord dans son bungalow. L’un des deux se met à crier sur elle, à la traiter de «salope». Il l’empoigne par le cou et tente de la tirer de force vers une chambre vide.» Face à ces situations, l’enquête met en miroir les réactions des administrations concernées dans chacune des trois écoles. À chaque fois, celles-ci apparaissent désemparées, impuissantes, apeurées aussi. «Le sexisme est ancré si profondément dans la culture de la plupart des grosses associations, que les directions, pour ne pas froisser les étudiants , qui sont avant tout leurs clients, préfèrent regarder ailleurs», ajoute l’auteur. Et maintenant? Iban Raïs espère un changement. «Du côté des étudiantes, la nouvelle génération de diplômées est prête à combattre ce sexisme endémique, au sein des campus mais aussi dans les entreprises pour ne plus avoir à le subir une fois entrées dans la vie active».

La fabrique des élites déraille. Grandes écoles: bizutage, sexisme, viols, d’Iban Raïs. Robert Lafont. 210 pages. 17,90 euros.

Source : etudiant.lefigaro

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