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France / Affelnet : polémique autour des nouvelles règles d’affectation au lycée à Paris

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Le rectorat de Paris veut davantage de mixité sociale et scolaire dans les établissements publics parisiens.

C’est chamboule tout dès ce printemps pour Affelnet. Le logiciel d’affectation des collégiens dans les lycées publics à Paris va être largement remanié et les parents s’en inquiètent. «Je constate beaucoup d’anxiété», note Cécile Frattaroli, de la fédération de parents de la PEEP. Des pétitions d’opposants commencent à circuler même si tous les détails ne sont pas encore connus.

L’ancienne carte des quatre secteurs disparaît

Les élèves seront davantage contraints dans leurs choix car leur collège sera avant tout rattaché à cinq lycées situés «au maximum» à une vingtaine de minutes de transport: un ou deux établissements attractifs, un ou deux de niveau moyen et un ou deux peu prisés…Une deuxième zone comprendra des lycées plus éloignés, où ils ne seront pas prioritaires. Cette nouvelle carte qui attise les tensions sera révélée début mars par le rectorat. Jusqu’à l’an dernier, Paris était divisé en quatre secteurs géographiques, qui disparaissent. Les élèves de troisième pouvaient y présenter leurs dossiers auprès de huit à dix lycées. Leurs notes, leur proximité géographique avec le lycée et leur éventuel statut de boursier, passés à la moulinette d’Affelnet, donnaient une affectation finale.

Jules Ferry ou Lamartine ne sont plus évités par les familles

Ce système créé en 2007 a permis de rééquilibrer, peu à peu, la composition sociale d’une majorité d’établissements parisiens. À quelques exceptions près les objectifs initiaux ont été atteints. Certes, tel lycée de la Porte de Clignancourt concentre toujours énormément de boursiers alors que Victor-Duruy n’en compte que 6%. Mais plusieurs lycées comme Jules Ferry ou Lamartine, par exemple, ne sont plus évités par les familles.

Des effets pervers sont cependant apparus, essentiellement dans les secteurs Est et Nord de la capitale, les plus hétérogènes socialement. Plusieurs établissements s’y sont transformés en lycées «de niveau» jusqu’à la caricature, les parents les demandant massivement. Inutile d’espérer entrer à Condorcet, Sophie-Germain ou Charlemagne, depuis quelques années, avec moins de 16 de moyenne dans chaque matière…alors qu’un 13 de moyenne suffit pour entrer dans des lycées très réputés du centre ou de l’ouest.

«L’objectif de cette réforme ne plaît pas à tout le monde»Cécile Frattaroli, PEEP

L’extrême concentration de très bons éléments dans ces quelques établissements «ghettoïse de fait les lycées environnants, comme Paul-Valéry dans le 12 ème dont la situation se dégrade», confie un proviseur. Le rectorat entend mixer davantage les niveaux et équilibrer les possibilités: Alors qu’aujourd’hui un élève moyen du 16ème arrondissement a accès à des lycées d’assez bon niveau, cela est quasiment impossible pour celui qui habite dans le 19ème ou le 20ème arrondissement. «L’objectif de cette réforme ne plaît pas à tout le monde, souligne Cécile Frattaroli, surtout les parents soucieux d’élitisme qui ne jurent que par Condorcet, par exemple. Mais on peut aussi penser qu’un élève de troisième a le droit de mûrir, qu’il n’a pas à être envoyé dans un établissement médiocre parce qu’il est moyen scolairement...». Dans ses projections, le rectorat s’est montré rassurant auprès des parents, assurant que la plupart obtiendraient satisfaction…

Le bonus REP laisse place à une prise en compte de l’indice de position sociale (IPS) du collège d’origine

Administrateur de la FCPE Paris, Hervé Rindzunski anticipe pourtant quant à lui un «système nord-coréen». Cette réforme a selon lui pour but de limiter le nombre d’élèves sans affectation. «Le rectorat limite tellement les choix des parents que le système en devient prévisible », estime-t-il. Il s’inquiète d’une autre nouveauté: le bonus REP laisse place à une prise en compte de l’indice de position sociale (IPS) du collège d’origine, qui tient compte des professions des parents et participera au calcul du barème d’affectation de l’élève. Les collèges des arrondissements de Paris Centre et des 2ème, 4ème, 5ème, 6ème, 7ème, et 8ème arrondissements accueillant des enfants de milieu plutôt cossu, ils ne bénéficieront pas de l’IPS. Au risque d’être «sacrifiés» en termes d’orientation? C’est ce qu’il craint.

Source : etudiant.lefigaro

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