Ce lundi commence le brevet pour 860 000 candidats. L’occasion de rappeler à quoi sert encore ce premier diplôme, toujours très prisé par les collégiens et leurs parents.
Le taux de réussite au diplôme national du brevet atteindra sans doute à nouveau des scores himalayens cette année. Il était déjà de 87,1% en 2018, et de 89% en 2017. Grâce au contrôle continu, beaucoup d’élèves de 3ème savent en effet déjà qu’ils ont obtenu leur brevet sans même passer l’examen final.
Mais à quoi ce brevet sert-il encore? Il ne compte pas pour le passage en seconde, ni même pour accéder en CAP. Il reste toutefois indispensable pour passer quelques concours de la fonction publique de catégorie C (3000 postes par an en concours externe). Considéré comme un diplôme de niveau V, il permet de passer le concours pour devenir policier municipal, permettant ainsi de devenir fonctionnaire territorial de catégorie C de la filière police-sécurité. Autre concours accessible avec le brevet, le métier de surveillant pénitentiaire ainsi que le concours pour le recrutement d’agents de recouvrement du Trésor . Pour d’autres concours de catégorie C, un CAP-BEP est exigé, voire aucun diplôme.
Un taux de réussite gonflé par le contrôle continu
Lors de l’affectation en seconde dans un lycée (procédure Affelnet), les examens finaux du brevet ne comptent pas. Les collégiens de troisième sont en effet évalués sur des critères de «compétences». Huit niveaux ont été mis en place pour évaluer le «socle commun» – ce bagage minimum qui sanctionne la fin de la scolarité obligatoire – et l’année de troisième. Pour chacun de ces critères, on attribue une maîtrise insuffisante (10 points), fragile (25 points), satisfaisante (40 points) ou très bonne maîtrise (50 points) pour le socle commun.
Le taux de réussite à l’examen du brevet est ainsi fortement augmenté par ce contrôle continu, qui ne reflète pas directement les notes obtenues par les élèves au cours de l’année. Il s’agit d’une simple évaluation de leur «maîtrise du socle commun» effectuée par leurs propres enseignants.
Si l’on ne tenait compte que des épreuves terminales (français, maths, histoire-géo-EMC, sciences), les élèves de 3ème peineraient à obtenir la moyenne minimale pour décrocher le brevet. Selon une enquête du Cnesco (Conseil national d’évaluation du système scolaire), moins de la moitié des candidats d’Ile-de-France auraient leur examen (42,8%) si on ne tenait pas compte du contrôle continu. Dans les Yvelines, les territoires cumulant le plus de difficultés socio-économiques n’ont atteint que 16,4% de réussite aux écrits en 2017. Bref, de l’avis des enseignants, et des parents, l’intérêt reste de pouvoir s’entraîner à passer un examen avant le bac.
Source : etudiant.lefigaro