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France / À Paris, des étudiants démoralisés défilent pour réclamer la réouverture des facs

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Des étudiants sont descendus dans la rue ce mercredi. Ils ne veulent pas être les grands oubliés de la crise sanitaire.

«Marre d’être oubliés, sous-estimés, mis de côté», ont-ils écrit sur leurs panneaux ou encore «Nous ne serons pas une génération sacrifiée». Ils étaient quelques centaines d’étudiants, cernés par de nombreux journalistes, ce mercredi après-midi 20 janvier à défiler dans le quartier latin, à Paris, pour clamer leur désespoir face aux universités fermées. Une mobilisation modeste qui s’explique par la crise sanitaire, selon Mélanie Luce, présidente de l’Unef, l’un des syndicats étudiants à l’initiative de ce rassemblement qui avait devant le Crous de Port-Royal: «Les universités sont soit fermées, soit encore en examens. Et le mouvement n’a été lancé que très récemment. Vu le contexte, ce n’est pas si mal». Si les quelques militants Unef ou jeunes communistes brandissaient des panneaux réclamant un «revenu étudiant» ou de «l’argent pour les universités», le gros des troupes rassemblées était avant tout venus pour «qu’on n’oublie pas les étudiants».

«On passe nos journées sur Zoom»

«On parle beaucoup de restaurateurs, des théâtres, des musées, on a beaucoup parlé des librairies. Mais nous qui représentons l’avenir, avons l’impression d’être nettement moins entendus…», regrettent Solal et Mélanie, étudiants en deuxième année d’histoire à Nanterre. Elles sont cinq, inscrites en master II de droit à la Sorbonne et ne comprennent pas pourquoi elles ne peuvent pas remettre les pieds dans leur salle de cours: «Nous ne sommes que dix-huit étudiants dans ce cursus et devons suivre l’intégralité de nos cours à distance alors que les classes préparatoires sont en présentiel malgré quarante élèves par classe. Quelle est la cohérence sanitaire? Pourquoi ne pas nous permettre de revenir au moins en demi-groupe?», racontent-elles, «épuisés moralement et physiquement».

Plus isolés que les autres, les étudiants étrangers craquent les uns après les autres se désolent-elles. L’une de leurs amies australo-chinoise vient d’abandonner, écœurée… «Les profs font ce qu’ils peuvent. On passe nos journées sur zoom», précisent Julie et Mathilde qui n’ont «ni le temps, ni l’envie de faire des apéros et des fêtes le soir». Elles sont exaspérées par ce discours ambiant «qui consiste à dire depuis des mois que la jeunesse serait inconséquente et propagerait la Covid». D’ailleurs, grâce à cette manif, c’est la première fois qu’elles se revoient depuis le mois de novembre…

Différence de moyens entre Sciences Po et la fac

Étudiante à la fois à Sciences Po et en licence de philosophie à Paris-IV, Candice ne comprend pas, elle non plus, pourquoi les classes préparatoires aux grandes écoles sont si bien traitées alors que les lycéens n’ont que la moitié de leurs cours en présence et que les universités sont fermées..Elle constate, encore plus que d’habitude la différence de moyens entre Sciences Po et la fac: «A Sciences Po, les cours commencent à l’heure, les exposés et corrigés sont envoyés au bon moment. C’est rodé. À l’université, on reçoit souvent juste un polycopié à lire, par mail, en guise de cours…C’est très injuste pour les étudiants qui y sont inscrits».

En première année de double licence histoire et arabe à Paris-IV, Ziad est désespéré: «J’ai très peu de contact avec la fac. On est peu informés. Le gouvernement a annoncé une reprise pour les premières années mais nous n’avons aucune nouvelle officielle. Je suppose que le second semestre restera cantonné à mes 15 mètres carrés. Mais comment apprendre une langue vivante juste derrière un écran?». Isolé, il n’a eu le temps que de se faire un ami à la fac avant qu’elle ferme au bout de quelques semaines, note-t-il. En proie à des angoisses importantes, il a cherché un soutien psychologique auprès d’un numéro vert gouvernemental mais n’a réussi à décrocher aucun rendez-vous après avoir attendu «très longtemps». Il a aussi envoyé une demande d’aide à ses enseignants, sans véritable résultat: «On me répond à chaque fois qu’on me recontactera. Et c’est tout».

Source : etudiant.lefigaro

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