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France / À l’IMT Mines d’Alès, des étudiantes dénoncent des violences sexuelles

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Deux plaintes pour agression sexuelle et viol ont été déposées par des étudiantes de l’école d’ingénieurs en 2019 et 2020.

«À l’école des Mines d’Alès, les violeurs même reconnus coupables peuvent être diplômés.» Alors que la parole s’est libérée ces derniers jours parmi les étudiants Sciences Po, d’autres jeunes d’écoles prestigieuses françaises dénoncent à leur tour des faits d’agressions sexuelles. À l’école d’ingénieurs IMT Mines d’Alès, le 10 février dernier, le collectif d’étudiantes féministes Clitoliste a publié sur sa page Facebook un communiqué décrivant la situation actuelle dans l’établissement à ce sujet: «17 agressions sexuelles, 7 viols, 2 procédures judiciaires: voilà la réalité des témoignages des élèves», écrit le groupe d’étudiantes.

«Il amène ma main pour qu’elle touche son entrejambe»

Ces chiffres proviennent d’un sondage réalisé par Clitoliste en avril 2020 auprès de 48 étudiants de l’école. «Il me demande si je veux venir chez lui. Je refuse, je lui tourne le dos pour partir mais il me retient par le bras. Il me fait mal, et il amène ma main pour qu’elle touche son entrejambe. ‘Tu as vu ce que tu me fais?’. Non je n’ai rien fait, je veux rentrer chez moi, laisse-moi tranquille. Il me suit jusque chez moi, il veut rentrer mais je ferme la porte, il me dit qu’il va dormir sur le palier pour être là demain matin», raconte une étudiante au collectif.

«Il a commencé à me faire un câlin et à me toucher les fesses. J’étais extrêmement gênée et je cherchais de l’aide du regard en essayant de l’écarter. J’en ai parlé à une amie qui avait vu la situation mais n’a pas osé intervenir», confie une autre élève aux filles de Clitoliste.

Une plainte pour viol, une autre pour agression sexuelle

D’après le dernier communiqué du collectif, le même mois de la réalisation du sondage, deux élèves auraient«contacté le directeur d’IMT Mines Alès pour lui signaler l’agression sexuelle et le viol dont elles ont été victimes au sein de la maison des élèves». Ces faits remonteraient à juin 2019 pour le viol et mars 2020 pour l’agression sexuelle et se seraient déroulés à la maison des élèves, une résidence étudiante «gérée par l’association des alumnis et située à deux kilomètres du campus», indique au Figaro Étudiant l’IMT Mines d’Alès.

En septembre dernier, des conseils de discipline se sont ensuite tenus en présence d’élèves, de membres du personnel et de chercheurs. À l’issue de ces échanges, il a été convenu que «les élèves agresseurs soient exclus temporairement, jusqu’au procès», précise l’école qui assure avoir été «très choquée de cette situation». Une décision nécessaire pour garantir la présomption d’innocence. «Si aucune peine de prison ferme n’est prononcée, les étudiants pourront reprendre les cours. À condition que les élèves dites victimes aient quitté l’école, ce qui devrait être le cas d’ici là puisque ces jeunes filles sont en fin de cursus», ajoute le directeur de l’UN Mines d’Alès, Thierry de Mazancourt.

Sous l’emprise de l’alcool, ils avaient agressé d’autres élèves

Ce choix révolte le groupe Clitoliste, qui attend davantage d’explications et n’espère pas le retour de ces étudiants. «Aucune communication n’est faite sur ces décisions. La seule communication, effectuée par le directeur lui-même par mail, stipule que: ‘Hier, deux élèves ont été exclus de l’école. Sous l’emprise de l’alcool, ils avaient agressé d’autres élèves’. (…) Certains pensent que l’on parle de bagarres». Ce à quoi Thierry de Mazancourt rétorque: «Je m’en remets uniquement à la justice. J’en ai discuté avec des élèves et collaborateurs qui ne comprennent pas ma décision. Certains ont compris mais ne l’entendent pas. Mais c’est ainsi.»

«Je leur ai lu le témoignage d’une étudiante victime de viol qui circulait dans l’école et les ai invités à nous le dire s’il leur arrivait la même chose un jour»Thierry de Mazancourt, directeur des Mines d’Alès

Le collectif d’étudiantes se plaint par ailleurs à la fin de son communiqué qu’aucune solution n’ait été apportée pour éviter de nouveau ce genre de situation. «Février 2021, les choses sont figées, une cellule d’écoute n’est toujours pas mise en place par l’école. Le sujet est enterré.» Mais le directeur de l’école réfute ces propos en affirmant qu’une «cellule d’écoute a bien été mise en place depuis la rentrée dernière».

«Nous n’avons pas suffisamment communiqué à ce sujet. J’ai pourtant prévenu les élèves de première année à la rentrée en amphi. Je leur ai lu le témoignage d’une étudiante victime de viol qui circulait dans l’école et les ai invités à nous le dire s’il leur arrivait la même chose un jour. Je les ai aussi sensibilisés à la notion de consentement. Mais l’information de l’ouverture de la cellule d’écoute n’a pas été correctement relayée aux autres étudiants, c’est vrai», précise Thierry de Mazancourt.

Source : etudiant.lefigaro

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