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France / À Audencia, les oraux s’enchaînent pour recruter les futurs étudiants

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Les candidats admissibles de l’école nantaise ont 30 minutes pour convaincre un jury aussi accueillant qu’exigeant.

On les reconnaît, stressés et un peu à gauche, dans leurs costumes sombres. Ces élèves se présentent tour à tour pendant 30 minutes face à un jury composé d’un professeur et d’un intervenant extérieur. À Audencia, grande école de commerce, près de 9331 candidats se sont présentés aux écrits au printemps 2021. Dont plusieurs milliers sont admissibles au master grande école (bac+5) et passent leurs oraux sur le campus principal, dans le nord-est de Nantes, du 26 mai au 6 juillet. Pour 450 places en admission sur titre (AST) et 530 par la voie des classes préparatoires.

«La première règle c’est la bienveillance. Ils se mettent suffisamment mal à l’aise seuls avec l’impression de jouer leur vie parfois. La deuxième règle, c’est de ne pas poser de questions sur les autres admissions dans d’autres établissements», indique notre binôme Céline Del Bucchia, professeur et directrice du département marketing d’Audencia. L’oral débute avec cinq minutes d’exposé sur un sujet de culture général qu’ils ont préparé pendant 30 minutes: «Le don de soi», «Attendre c’est agir», «La morale peut-elle être enseignée?».

Souvent engoncés dans cet exercice d’approche, les candidats ont du mal à parler d’eux et rester naturels. Charge au jury de tirer sur la pelote de laine, avec tact, pendant les 25 minutes suivantes. L’évaluation en quatre critères se fait sur 20: exposé, ouverture, potentiel, qualités relationnelles. «Plutôt qu’un parcours bien calibré ou un discours bien lisse, on essaye de déceler une personnalité», confirme Claude Lombard, responsable des études à Audencia. Ce qui arrive le plus souvent – mais pas toujours – au bout d’une dizaine de minutes, en précisant un voyage, une expérience professionnelle ou une histoire de famille. Mis à l’aise, un candidat nous pose une question en retour: «Vous êtes journaliste et comme vous l’avez vu, mes idées partent dans tous les sens. Vous auriez un conseil à me donner?»

«C’est aussi eux qui nous choisissent»

«Ce qui est intéressant c’est de creuser un peu plus pour mieux comprendre ce qui les amène ici», s’enthousiasme la présidente de jury Céline Del Bucchi. «C’est nous qui les choisissons, mais c’est aussi eux qui nous choisissent. Ils doivent garder un bon souvenir de leur passage», poursuit-elle. Question d’image pour l’école, aussi. Le profil des candidats varie des prépas aux admissions sur titre. «Les premiers viennent des quatre coins de la France et font la “tournée” des concours d’entrée. Les seconds ont des profils plus variés, mais sont aussi plus locaux», spécifie la professeur de marketing. Ce matin, en AST, on auditionne un intermittent du spectacle qui a travaillé pendant trois après une licence en IAE (institut d’administration des entreprises). Un autre travaille déjà en alternance comme assistant de direction.

«Le recrutement par écrit uniquement l’année passée [à cause de la crise sanitaire, NDLR] n’a pas fondamentalement changé les profils des candidats», remarque Claude Lombard, responsable des études à Audencia. Avec un effet cependant: hommes et femmes ont été choisis quasiment en parité 2020, alors que les premiers étaient surreprésentés en voie AST et les secondes surreprésentées en voie prépa.

Source : etudiant.lefigaro

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