L’impact de la privatisation et de la marchandisation de l’éducation sur le droit à l’éducation au regard des principes d’Abidjan » est l’étude que le Mouvement ivoirien des droits humains (MIDH) a effectuée de 2019 à 2021. Cette étude a été rendue publique le mardi 07 septembre dernier.
Dans le rapport, l’organisation des droits humains met à nu plusieurs défaillances du système éducatif en Côte d’Ivoire. En effet, « Depuis 1992, le pays a fortement baissé sa contribution budgétaire à l’éducation, passant d’un financement de l’éducation représentant plus de 5% du PIB avant 1992, avec des pics au-delà de 8%, à une part d’à peine 4% aujourd’hui » indique ce rapport.
Ce qui n’est pas sans conséquence. Les insuffisances du secteur public sont à mettre au compte donc du financement limité et décroissant de l’éducation de 1992 à 2019, bien en-deçà des 5 à 6% du PIB qui sont généralement considérés comme minimum pour assurer une éducation de qualité. Alors que le financement du secteur public connait une baisse drastique, les fonds alloués au secteur privé prennent l’ascenseur, « qui sont autant de fonds perdus pour le développement d’un secteur public de qualité. » Par exemple, « Au cours de l’année scolaire 2019-2020, il est calculé dans le rapport que l’Etat de Côte d’Ivoire a versé aux établissements scolaires privés la somme d’environ 82 milliards de F CFA (125 millions d’euros). »
En plus, « La privatisation de l’éducation en Côte d’Ivoire s’est accompagnée de sa marchandisation, qui est notamment visible à travers la vente des fournitures scolaires, le développement des activités annexes payantes et la promotion de structures pédagogiques privées à l’occasion de la COVID-19. »
Cette étude rapporte que « Pendant la rentrée scolaire, certains établissements scolaires privés se transforment en lieu de vente des fournitures scolaires aux parents d’élèves. La transformation des établissements d’enseignement en marché des fournitures scolaires (cahiers, livres, stylos, etc.) traduit l’idée d’une marchandisation de l’éducation. La vente de fascicules, les cours de soutien ou de renforcement et les sorties pédagogiques, toutes payantes, sont des pratiques commerciales qui se sont développées, tant dans les établissements scolaires privés que publics. »C’est pourquoi, selon ce rapport, la société civile s’insurgeant contre « une marchandisation de l’éducation » définit la privatisation de l’éducation comme l’augmentation de la prise en charge de l’éducation par les acteurs privés et comme « La transformation de l’éducation en un produit marchand, source de profit. »
Source : Afriksoir.net