Une chose est de former les élèves, notamment ceux du primaire, à l’art et à la culture. L’autre chose est de pouvoir les suivre pour faire d’eux de véritables talents. La marge entre ces deux dimensions est grande. C’est ce que dénonce Akapeu Athanase, directeur de l’EPP Tchedjelet.
Dans ce village de la sous-préfecture de Gagnoa où il exerce, l’homme de culture a créé une chorale composée uniquement des élèves de son établissement. Samedi, la troupe a été invitée à participer à la cérémonie de récompense des prix aux meilleurs élèves de la direction régionale. En marge de cette activité, le directeur d’école a confié à la presse les difficultés de suivi de ses poulains.
« Lorsque nos enfants qui sont dans la chorale obtiennent l’entrée en 6e, ils nous quittent pour le collège. Mais la bas, il n’y a plus de suivi et le talent se meurt», se plaint le directeur artistique. Son groupe a participé à trois reprises au festival de la culture en milieu scolaire. Avec des fortunes diverses.
« En 2016, à Bouaké, nous avons remporté le 1e prix. En 2017, à Abengourou, nous étions 3e. En 2021, à Bouaké on a occupé la 4e place», a-t-il rappelé le palmarès de ses choristes. Il se souvient que lors de la compétition à Abengourou, l’une de ses choristes a obtenu le prix du meilleur talent. Malheureusement, les qualités de la petite ont été diluées dans l’enseignement secondaire.
« C’est du gâchis», regrette le directeur qui voyait en cette dernière une relève en matière de chorale. Loin de se décourager, Athanase continue la formation des choristes dont la tranche d’âge varie entre 7 et 12 ans. En dehors des heures de répétition à l’école, il réunit les apprenants dans le village pour poursuivre la formation. Avec l’autorisation des parents. Pour éviter la déperdition des talents en herbe, Akapeu trouve comme solution la création d’un collège ou lycée artistique pour recevoir ces enfants qui ont l’art dans le sang.Cette école aura pour vocation de réveiller le talent embryonnaire chez les enfants puis les encadrer pour faire d’eux des artistes confirmés. De sorte que nous, les formateurs de ces enfants au primaire, n’ayons pas l’impression d’avoir travaillé en vain», suggère Akapeu Athanase, à l’intention du ministère de la culture. C’est en début d’année scolaire, qu’il organise un casting pour recruter les élèves qui intégreront la chorale de l’école. Remplaçant ainsi ceux qui ont été admis en 6e.
Source : Afriksoir.net