L’ONG Indigo Côte d’Ivoire, dans le cadre du Projets Innovants des Sociétés Civiles et Coalitions d’Acteurs (PISCCA) a organisé du mercredi 28 au jeudi 29 juillet 2021 un atelier bilan pour évaluer le projet en faveur des enfants en situation de handicap intellectuel à l’Institut Catholique d’Abidjan, sis à Abobo-Avocatier.
Cet atelier a permis de sensibiliser les acteurs du système éducatif dans le sens d’impulser une approche alternative et collaborative favorisant l’intégration et l’inclusion scolaire de ces enfants. Joël Kouassi, chercheur principal à Indigo Côte d’Ivoire, par ailleurs chef de projet PISCCA, a expliqué que, « l’ONG Indigo Côte d’Ivoire est une initiative de dialogue et de recherche pour la paix. Elle travaille dans le cadre de la consolidation de la paix et de la cohésion sociale. Le projet coopté par Indigo Côte d’Ivoire avait pour objectif de lutter contre l’exclusion scolaire des enfants en situation d’handicap et ceux porteurs de violence ».
NOUS AVONS INVITE QUATRE ETABLISSEMENTS
Il poursuit que, « nous organisons un atelier bilan qui permet de restituer aux acteurs du système éducatif la dimension de handicap intellectuel chez les enfants. Nous sommes en train de nourrir un cadre de collaboration à travers le travail que nous avons fait à partir du sport et le dialogue au quotidien afin que cela soit approprié par les acteurs du système éducatif. Nous avons invité quatre établissements dont trois écoles primaires publiques. C’est pour que les acteurs s’inspirent pour continuer le travail une fois dans leurs établissements respectifs. Nous avons les directeurs d’écoles, des inspecteurs de l’enseignement primaire, des présidents de COGES et des présidents d’associations ».
« Cet atelier permet de mettre ensemble les différents acteurs en vue de développer un mécanisme alternatif de collaboration pour leur permettre d’appréhender ces conclusions en faveur des enfants. C’est-à-dire leur acception dans les écoles et aussi l’accompagnement éducatif. Initialement le projet a travaillé avec une quarantaine d’enfants en situation d’handicap intellectuel. Malheureusement nous nous retrouvions avec une dizaine dans les établissements. Grace au travail que nous sommes en train de faire, nous allons négocier leur intégration. C’est expérimental, l’effectif n’est pas important. Cette expérience n’existe nulle part ailleurs en Côte d’Ivoire », a-t-il insisté
CERTAINS PARENTS AVAIENT RETIRE LEURS ENFANTS
Kouassi a témoigné que, « la cohabitation de ces enfants avec les autres (‘’normaux’’) n’est pas facile. Dans nos sociétés, quand on voit un enfant en situation d’handicap on se fait des préjugés. Cela n’est pas aisé pour les enfants eux-mêmes. Mais à travers ces ateliers éducatifs et le sport qu’on utilisait comme outil de travail nous allons inverser la tendance. Au départ ce n’était pas facile parce que certains parents avaient retiré leurs enfants car ceux-ci fréquentaient les mêmes établissements que ces enfants en situation d’handicap intellectuel ».
« On a l’impression que la prise en charge de ces enfants est déléguée au privé alors que personne n’a les moyens. Notre rôle dans cette consolidation de la paix c’est comment mettre ensemble les compétences en synergie pour développer cette alternative citoyenne et collaboratrice qui permet à un parent qui vit dans un quartier comme Abobo derrière Rails d’envoyer son enfant en situation d’handicap intellectuel à l’école primaire sans que celui-ci ne soit rejeté », s’est-il préoccupé.
NOUS AVONS PU LES EQUILIBRER GRACE AU SPORT
Quant à Fieni Kouamé, éducateur spécialisé au centre d’éducation spécialisé au complexe socioéducatif d’Abobo, il note que, « l’objectif est d’aider les enfants à partir du sport. Il y a les handicapés d’Infirmité motrice cérébrale (IMC), les trisomies 21 et les otites. A partir du sport nous avons réussi à équilibrer les enfants.
Ce sont des enfants que les parents cachent généralement. Nous les avons sensibilisé dans le sens de faire sortir ces enfants. Au bout d’un certain temps, des enfants qui ne pouvaient pas tenir la main pour écrire, ni marcher, nous avons pu les équilibrer grâce au sport. Les enseignants qui étaient retissant à inscrire ce types d’enfants dans leurs établissements, cette formation leur a permis d’être disposé à les accepter à nouveau ».
C’EST DES ENFANTS QUI SONT COMME LES AUTRES
Kaba Tidenké, inspecteur de l’enseignement préscolaire et primaire d’Abobo-Banco rassure d’être outillée grâce à la formation. «La formation nous a permis de comprendre que c’est des enfants qui sont comme les autres enfants. Seulement qu’ils ont un retard sur le plan intellectuel. Il faut savoir à quel moment les mettre au même niveau que les autres enfants et à quel moment il faut ralentir le rythme de formation avec eux. A savoir en mathématiques, en français etc ».
« Quand il s’agit des activités physiques, de création (AEC, APE), ils les font sans difficultés. L’ONG Indigo est en train de faire un travail formidable parce qu’en Côte d’Ivoire ils ont présenté trois enfants au BEPC et un a été admis. Ce genre de formation va permettre aux enseignants de savoir qu’avec ces enfants on peut obtenir des résultats positifs », a-t-elle conclu.
Rappelons que l’initiative PISCCA soutenue par l’Ambassade de France en Côte d’Ivoire a permis sur deux années scolaires environ, à Indigo Côte d’Ivoire, d’accompagner des potentiels acteurs dans la communauté scolaire de cette commune, dans le sens d’impulser une approche alternative et collaborative favorisant l’intégration et l’inclusion scolaire des enfants en situation de handicap intellectuel.
Source : Afriksoir.net