Le service de protection judiciaire de l’enfance et de la jeunesse (SPJEJ) d’Odienné, à la faveur d’une journée de sensibilisation contre la violence à l’école, a mis en garde les élèves du lycée moderne 2 d’Odienné contre les divers actes couramment déplorés, attirant leur attention sur les suites judiciaires pouvant en découler.
« Faites très attention à ce que vous posez comme acte. Et passez le message à vos amis », a lancé à l’endroit des élèves, réunis en grand nombre ce jour dans la cour de l’établissement, le conseiller Emile Toualo Bi.
Il a rappelé à ces jeunes élèves leur statut de justiciable, au même titre que n’importe lequel des citoyens, même s’ils bénéficient d’un régime et d’un accompagnement particuliers devant la justice, pour ceux qui sont encore mineurs.
M Toualo Bi avait, juste avant, passé en revue les actes qui reviennent le plus souvent au lycée 2 d’Odienné, notamment les bagarres rangées entre bandes d’élèves et les expéditions, quand surviennent des troubles internes, sur d’autres établissements scolaires pour y déloger les pensionnaires.
« Quand vous formez des groupes pour aller vous battre, si quelqu’un est blessé sachez que vous êtes passibles de poursuites pour coups et blessures volontaires, avec le risque d’une peine d’emprisonnement pouvant aller de cinq à 10 ans. S’il y a mort, on appelle ça coups mortels et là c’est entre cinq et 20 ans. En tant que mineur vous ne ferez que la moitié du temps de prison qui vous sera donné. Mais la pison est difficile et encore plus pour un enfant. Et vous aurez gâché votre avenir », a averti le conseiller.
Il a également expliqué que la loi condamne le fait pour des élèves d’un établissement de se lever, d’aller pénétrer dans autre pour déloger leurs amis. Le risque d’une peine d’emprisonnement de six mois étant encouru.
L’acteur de protection judiciaire de l’enfance a en outre relevé le phénomène du viol collectif dit « Tchêp » ou encore « Train », dans le jargon juvénile, pour lequel les auteurs encourent la peine de prison à perpétuité.
« Donc tchêp là celui qui est dedans qu’il arrête », a-t-il encore mis en garde, avant de pointer aussi du doigt le phénomène, particulier à Odienné, des jeunes élèves à moto, en surnombre. Le risque étant d’être poursuivi pour défaut de permis de conduire. Ou encore, en cas de sinistre, pour défaut de maîtrise et plus grave, pour homicide involontaire.
Les services de protection de l’enfance à travers la plateforme réunissant les divers acteurs (autant sociaux que juridico-judicaire) ont organisé, vendredi 23 avril 2021, la journée de sensibilisation contre les violences au lycée moderne 2 d’Odienné. L’établissement traîne la mauvaise réputation d’être le plus violent de la ville, avec des élèves abonnés aux bagarres rangées à coups de jets de pierres et même à l’arme blanche.
Source : AIP