« L’Agence emploi-jeunes a, chaque semaine, entre 500 et 1000 offres d’emploi, mais ma petite déception est que la plupart des jeunes qui postulent ne répondent pas au rendez-vous d’entretien. Les quelques-uns qui répondent aussi n’ont pas la conduite qu’il faut (telle qu’écrire un CV par exemple) et beaucoup d’entreprises nous interpellent », fait remarquer Touré Mamadou, ministre de la Promotion de la jeunesse, de l’Insertion professionnelle et du Service civique.
C’était à l’occasion du premier Forum de l’insertion professionnelle organisé par Afriquefemme.com, en collaboration avec l’Ong Yelenba et Diam’s Partners, le 2 juillet 2022, à Abidjan-Cocody. C’est pourquoi, le ministre s’est félicité de l’organisation de ce forum qui, a-t-il dit, permet d’accroître les chances d’employabilité des jeunes.
Selon lui, la Fonction publique ne peut recruter, malheureusement, que 30 000 personnes/an sur 300 000 candidats chaque année. Aussi, le secteur privé est en plein essor mais n’est pas encore suffisamment dynamique pour absorber la main d’œuvre abondante sur le marché.
« Il y a seulement 100 000 personnes employées par le secteur privé, donc la Côte d’Ivoire n’a pas un secteur suffisamment productif pour pouvoir absorber tous ces jeunes. L’entrepreneuriat apparaît non pas comme la solution mais l’une des solutions. Même si l’entrepreneuriat est devenu aujourd’hui un effet de mode, mais tout le monde n’est pas entrepreneur et tout le monde ne peut pas l’être. Par ailleurs, un entrepreneur a besoin d’employé qui sera confronté aux mêmes défis que la fonction publique (recruter quelqu’un qui a la compétence). Il faut donc avoir une approche équilibrée. Au même moment que nous faisons la promotion de l’entrepreneuriat, il nous faut de la compétence. C’est pourquoi, nous saluons ce genre de formation qui s’inscrit dans le cadre de la politique du gouvernement », confie-t-il.
« Comment préparer son avenir post-universitaire constitue une préoccupation pour de nombreux jeunes. Beaucoup de ces jeunes sortent de l’école mal outillés, mal accompagnés pour entrer dans le monde de l’entreprise », explique Aïssata Sidibé N’Dia, directrice d’Afriquefemme.com et présidente de l’Ong Yelenba.
Selon elle, les statistiques de la Caisse nationale de prévoyance sociale (Cnps), en mars 2022, révèlent que ce sont 7292 emplois créés, soit entre 80 à 100 000 emplois créés chaque année. « Cela montre à quel point la question de l’emploi reste un réel défi. C’est tout le sens de cette formation qui s’adresse à 30 jeunes sélectionnés et formés en relation-client. Et à qui nous offrons des parchemins aujourd’hui. Le forum a eu plusieurs étapes, l’appel à candidature, la sélection, l’entretien, des formations intenses avec des coaches, déjà certains (15) sont intégrés dans des entreprises », a-t-elle rappelé.
Dr Kouamé Ghyslaine, représentant la ministre de la Femme, de la Famille et de l’Enfant, Nassénéba Touré, a salué cette initiative d’Afrique Femme qui vise le renforcement des capacités des jeunes, notamment des jeunes filles. Avant de rappeler l’engagement de l’Etat à adresser les problématiques de l’emploi des jeunes. « Cela montre à quel point l’insertion des jeunes constitue une priorité pour tous (acteurs étatiques et non-étatiques) », dira-t-elle. S’adressant aux jeunes, elle les a invités à s’approprier les recommandations de ce forum pour accroître leurs potentialités d’auto-emploi et d’insertion professionnelle.
« Il est de notoriété publique que l’insertion professionnelle après les études relève d’un parcours de combattant. Ce projet constitue une bouée de sauvetage qui nous permettra de prendre part à la vie de la nation. C’est pourquoi nous voulons exprimer notre reconnaissance à Afrique Femme et ses partenaires pour ce cette opportunité », a indiqué Ludivine Okou, étudiante en Master de Droit, porte-parole des bénéficiaires de ce projet.
Source : fratmat