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Burkina / Fermeture du lycée Phillipe Zinda Kaboré

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La nouvelle est tombée comme un coup de tonnerre assourdissant: le plus grand lycée public du Burkina gardera ses portes toutes closes courant l’année scolaire qui s’annonce. l’État a donc décidé de fermer le lycée Zinda, la victime de toutes les dérives dans le domaine de l’éducation.
Il faut avoir le courage de le dire: le Zinda est victime de l’incapacité des dirigeants, mais il est aussi victime du radicalisme de certains de ses enseignants et de ses élèves. Quand des enseignants encouragent et soutiennent des élèves dans des actes de vandalisme et de délinquance, il faut reconnaître que toutes les conditions étaient réunies pour que le Zinda devienne la ruine de l’éducation.
Et c’en est fait, et chaque parti doit avoir le courage d’assumer ses responsabilités. Seuls les inconscients chercheront à se dédouaner et à jeter toute la patate chaude sur les autres. Quoi qu’il en soit, nous avons prévenu aux moments des dérives. Il y a des limites dans toute chose d’autant plus que nous sommes des adultes et des éducateurs. » La haine est un fardeau très lourd à porter » disait Luhter KING.
Des frères se bagarrent, se tolèrent, se pardonnent et s’asseyent pour discuter. Ils n’appellent pas la foudre les uns sur les autres. Nous, nous le faisons bien souvent. Et chacun doit être honnête et assez humble pour reconnaître ses défauts. J’ai toujours dit: si vous prenez vos contradicteurs comme vos ennemis, c’est la preuve que vous manquez de maturité peu importe vos quantités de diplômes.
Le bras de fer entre le gouvernement, les élèves et leurs enseignants a abouti à la plus grande crise que le Zinda va connaître: la fermeture de ce lycée. Oui, nous ne saurons dédouaner les élèves et certains enseignants. Ils en sont bien responsables. Et nous le disons. Le milieu de l’éducation est plein de revanchards, d’arrogants, d’aigris, d’hommes et de femmes qui demandent à la planète terre de tourner selon leurs desideratas et il va de soi que les élèves célèbrent les mêmes vices et les mêmes turpitudes. Je l’ai dit hier lors de ma formation: certains enseignants sont les assassins de l’espoir, de la vertu, de la tolérance et du dialogue. Les directeurs et les proviseurs en savent mieux que moi.
Toutefois, en fermant le lycée Zinda, le régime KABORE excelle dans la médiocrité. C’est une fuite en avant, une incapacité à résoudre les problèmes, pire, c’est une insouciance pour l’éducation. Le gouvernement prend l’une des décisions les plus graves de l’histoire du Faso.
Englué dans un conflit d’intérêt avec ses partenaires, ne sachant quoi faire, incapable de s’assumer et de montrer toute sa responsabilité, le gouvernement jette plus de 8000 élèves dans la rue, comme pour sauver les meubles. C’est inadmissible et intolérable. Comment comprendre que des dirigeants honnêtes et responsables arrivent à cette déchéance et à cette décadence morale.
Ce sont des milliers d’élèves innocents, fils et filles de pauvres, qui ne rêvaient que d’avoir leurs diplômes, qui n’ont jamais participé à une grève, que le gouvernement sanctionne de la pire des manières en les jetant dans la rue, en les vidant de leur établissement d’origine tout en leur demandant de se soumettre à toutes les pires humiliations qui suivront. Voilà l’insouciance d’une gouvernance capitaliste, matérialiste, qui vient de montrer tout son mépris pour la formation d’une jeunesse responsable qui assurerait la relève. Nous Burkinabè, soyons honnêtes, si la malédiction ne nous habite pas, elle nous guette au quotidien.
Je le dis toujours: nous sommes tous et toutes des incapables notoires. Incapables de nous discipliner, incapables d’aller au-delà de nos intérêts égoïstes et mesquins, incapables de nous battre pour un avenir meilleur des futures générations. Tout se résume à nous et à nos panses et nous travaillons au quotidien pour l’échec de nos propres enfants. Je parie que Dieu nous ne le pardonnera pas. Et Il ne doit même pas nous le pardonner. Et pourquoi Il va nous le pardonner? Voilà où nous en sommes.
En fermant le lycée Zinda, OUARO et sa suite montrent qu’ils sont pires que les élèves et les syndicalistes qu’ils accusent de tous les maux. Face à des problèmes d’État, ils pratiquent la politique de l’autruche. Ils manquent de courage, d’intelligence et de véritables capacités humaines pour assumer leurs responsabilités.
C’est la loi du gendarme du 19e siècle qui est en vigueur. Sévir pour punir, pour montrer qu’on a le pouvoir. Sanctionner lourdement des milliers d’élèves pour faire mal à un groupuscule, à des têtes brûlées. Voilà la plus belle preuve(!) de l’incapacité et de l’insouciance qui puisse venir des dirigeants d’une Nation. Et voilà un pays qui est rentré dans le laboratoire du suicide collectif. Le pire est devant.
Source : aouaga

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