S’achemine-t-on finalement vers la fermeture des Ecoles normales d’instituteurs (Eni) ? La question mérite d’être posée au regard du flou persistant autour de la décision de suspension de la formation des élèves instituteurs. Cela fait bientôt plus de trois années consécutives que les Ecoles normales d’instituteurs ne reçoivent plus d’élèves-instituteurs ou stagiaires. Plus rien ne tourne dans ces unités de formation des enseignants du primaire et de la maternelle. Et pour cause, la décision exigeant le niveau Baccalauréat pour être instituteur. Il n’est désormais plus possible de devenir un instituteur au Bénin sans avoir le Bac. Cette décision prise par le Conseil sectoriel pour le dialogue social (Csds), en sa session ouverte du 14 décembre 2017, vise à relever le niveau des enseignants sortants des Ecoles nationales d’instituteurs (Eni), et par ricochet celui des apprenants. Une décision qui est entrée en vigueur depuis la rentrée académique 2018-2019. Seulement que, depuis la date d’entrée en vigueur de la mesure, les Ecoles normales n’ont plus fonctionné jusqu’à ce jour. Plus précisément, aucun élève-instituteur n’a été recruté et la possibilité n’est donnée aux administrations desdites écoles de recevoir ceux qui désirent s’inscrire à titre payant. S’il est clair que les candidats avec le niveau Bepc ne seront plus acceptés, il importe de se demander ce qui bloque depuis tout ce temps. Est-ce la fermeture définitive des Eni au Bénin ? Qu’en est-il des mesures alternatives proposées pour s’assurer de la qualité des enseignants qui dispensent dans les écoles ? Dans un contexte où des réformes sont engagées pour garantir un enseignement de qualité, il importe que les Ecoles normales d’instituteurs soient rouvertes dans les meilleurs délais. Faut-il le rappeler également, outre le niveau Bac exigé, la durée de formation de ces élèves-maîtres, passe de deux (02) à trois (O3) ans. Mais pour l’heure, il importe de s’interroger quant au sort réservé aux Eni.
Source : acotonou