La thèse de Kouabenan Abenan Bio Ange Christelle, a été sanctionnée, mardi 09 mars 2021, par une mention très honorable avec les félicitations du jury, à l’issue de la présentation de ses travaux sur le thème « Cassytha filiformis, Carpolobia lutea, Mikania cordata : trois plantes de la pharmacopée traditionnelle ivoirienne, quel potentiel en thérapeutique médicamenteuse ? »
Ces noms scientifiques font référence à des lianes grimpantes des sous-bois de la forêt.
L’impétrante a exploré leur potentiel en thérapeutique médicamenteuse à partir des publications scientifiques par le recensement de leurs utilisations traditionnelles, la recherche de leurs propriétés pharmacodynamiques et la définition de leur profil de toxicité.
Il ressort de ses recherches qu’en médecine traditionnelle, des essais ont permis de trouver 11 propriétés pharmacologiques pour Cassytha filiformis tels que les propriétés anticancéreuses, antihypertensives, hypoglycémiantes et hépatoprotectrices.
Quinze propriétés ont été retrouvées pour Carpolobia lutea dont les propriétés antipaludiques, aphrodisiaques, antiulcéreuses et hypolipémiantes. Quant à Mikania cordata, elle en recèle sept, à savoir les propriétés antibactériennes, hépatoprotectrices, anticoagulantes et antiulcéreuses.
Le profil de toxicité a été évalué par des essais de toxicités aiguës, subaiguës et subchroniques.
Elles peuvent être toxiques pour le foie, le rein et le fœtus au cours de la grossesse en administration répétée, hépatotoxique ou causer un trouble de la coagulation. Toutefois des résultats opposés ont été retrouvés pour traiter les affections rénales tandis qu’elles pourraient s’avérer néphrotoxiques.
Les propriétés pharmacologiques et la toxicité de ces plantes sont portées en partie par la présence de certaines molécules isolées.
L’impétrante conclut que ces plantes peuvent être investiguées comme candidates hypoglycémiantes, antipaludiques mais que leurs autres potentiels restent limités par les résultats des essais de toxicité à cause du chevauchement des doses à effets pharmacologiques et toxiques, et l’insuffisance des études scientifiques (manque d’essais chroniques).
De plus, de nombreux usages traditionnels qui pourraient élargir le potentiel thérapeutique n’ont pas été l’objet d’études scientifiques, comme l’usage antivenimeux de ces plantes.
Présidé par Pr Hauhouot Attoungbré Marie-Laure, Professeur titulaire de biochimie, biologie moléculaire et biologie de la reproduction à l’Unité de formation et de recherche (UFR) des Sciences pharmaceutique et biologiques de l’université Houphouët-Boigny d’Abidjan, le jury a accordé à la thèse de Kouabenan Abenan Bio Ange Christelle, la mention très honorable, la jugeant digne du Diplôme de Docteur d’Etat en Pharmacie.
Source : AIP