Leurs noms avaient été affichés à l’entrée de l’établissement, accolés aux mots «fascistes» ou «l’islamophobie tue». Les deux enseignants craignent pour leur sécurité et celle de leur famille.
Les deux enseignants visés par des accusations d’islamophobie à l’Institut d’études politiques (IEP) de Grenoble font l’objet de mesures de protection susceptibles d’être renforcées, a déclaré le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin en déplacement à Gannat (Allier). Avec la ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal, «nous avons fait contacter aujourd’hui (lundi) les deux enseignants (…). Des mesures de protection sont prises. Je ne voudrais pas les détailler ici, ne serait-ce que parce qu’elles doivent être discrètes», a indiqué le ministre à la presse.
Gérald Darmanin a ajouté avoir demandé à ce sujet lundi matin une «évaluation par la cellule Uclat (Unité de coordination de la lutte antiterroriste), c’est-à-dire ceux qui évaluent les dangers qu’il y a sur les personnalités». Si cette évaluation «démontre qu’il y a un danger particulier», les deux enseignants «seront – évidemment il faudrait qu’ils l’acceptent – protégés par la police personnellement», a-t-il affirmé. «En attendant cette évaluation, des mesures sont prises pour les protéger» car «chacun dans ce pays doit pouvoir être protégé par la République lorsqu’il est mis en accusation», selon lui.
Une enquête pour «injure publique» et «dégradation» a été ouverte par le parquet de Grenoble après un collage d’affiches jeudi à l’entrée de l’IEP sur lesquelles on pouvait lire: «Des fascistes dans nos amphis. L’islamophobie tue», avec les noms de ces deux professeurs. «Ce ne sont ni les réseaux sociaux, ni les vindictes publiques mettant en danger les personnes, qui font la loi», a assuré M. Darmanin, disant avoir été «choqué personnellement» par ces accusations. Le ministre de l’Intérieur était en déplacement à Gannat dans l’Allier aux côtés du ministre de l’Agriculture Julien Denormandie pour la sixième table ronde du «Beauvau de la sécurité», consacrée au monde rural.
Source : etudiant.lefigaro