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Santé / L’impact de la Covid-19 sur la scolarisation en Afrique

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La plupart des écoles ont rouvert en Afrique mais la baisse d’apprentissage est immense sur le continent à cause de la propagation la pandémie de Covid-19.

Seydina Mohamed Touré, onze ans, est en sixième année à l’école Saint François d’Assise de Tivaouane, au Sénégal. Son école a rouvert après avoir été fermée à cause de la Covid-19, mais les taux d’infection sont en hausse dans le pays.

« J’ai vraiment peur parce que la maladie dure. Je suis les infos à la télé. Beaucoup de gens meurent chaque jour. En cas de nouveau couvre-feu, je reprendrai mes cours en ligne sur WhatsApp avec mes professeurs, » explique Seydina.
Mamadou Lamarana Bella Diallo en Guinée est également inquiet de la propagation du virus. Cet élève d’un lycée de la capitale Conakry est de retour en classe depuis décembre.

« Nous avons eu peur parce que cette maladie est mondiale. Mais quand nous sommes arrivés à l’école, nous avons vu que les surveillants portaient des masques et que des mesures avaient été prises. Chaque élève a reçu un masque et en classe, nous nous asseyons à deux par table. Depuis lors, nous n’avons pas eu un seul cas ici. Mais nous devons être prudents. »

Tous les élèves n’ont pas cette chance d’aller à l’école : de nombreuses écoles restent fermées en raison de la pandémie. Dans la Corne de l’Afrique, par exemple, la majorité des élèves du primaire ne peuvent pas s’attendre à reprendre les cours avant 2021.

Baisse du taux d’apprentissage

Ramener tous les enfants à l’école reste un défi. C’est pourquoi des organisations telles que Save the Children et l’Unicef mettent en garde contre une crise mondiale de l’apprentissage causée par la pandémie. Selon les statistiques actuelles de l’Unesco, l’Organisation des Nations unies pour l’éducation, 17 % de tous les étudiants inscrits dans le monde (300 millions) sont encore touchés par la fermeture d’écoles ou la suspension partielle des cours.

Dans 25 pays, les écoles sont complètement fermées. Selon Save the Children, les pays d’Afrique occidentale et centrale ont été durement touchés par la crise. Dans d’autres régions du continent, de nombreux enfants risquent également de ne pas être scolarisés en permanence. Selon Save the Children et l’Unicef, les filles sont plus susceptibles d’être victimes de violence sexuelle et d’être forcées au mariage.

Andile Dube, experte en éducation à l’Unicef en Afrique du Sud, confirme la gravité de la situation qui touche « 30 millions d’enfants qui souffrent de la fermeture d’écoles en Afrique du Sud – dans les écoles privées comme dans les écoles publiques. »

En outre, « la Covid-19 a aggravé les inégalités existantes. Seuls les enfants des familles les plus riches ont accès à l’apprentissage virtuel », selon Andile Dube.

Le cas d’Afrique du Sud

Selon elle, 75 % des écoliers sud-africains vont dans des écoles moins bien équipées situées dans des zones plus pauvres et ont donc plus de difficultés à rattraper les cours manqués. On observe une tendance similaire dans d’autres pays d’Afrique australe.

Joan Lithgow, employée de l’Education Trust en Afrique du Sud, reconnaît également les problèmes dans la recherche d’une solution durable. L’Afrique du Sud a en effet besoin d’un accès gratuit à l’internet pour tous les citoyens et d’ordinateurs et de tablettes pour les élèves.

« Il y a beaucoup de pauvreté dans les quartiers démunis et beaucoup de gens ont perdu leur emploi à cause de la Covid-19. Les écoles communautaires pauvres fournissent un repas gratuit par jour à chaque enfant – c’est un facteur de motivation pour beaucoup d’enfants car c’est la seule nourriture qu’ils reçoivent dans la journée ».

Violences domestiques

Pour les filles, il existe une autre raison importante d’aller à l’école qui est l’endroit le plus sûr pour elles. En mars dernier, premier mois de fermeture des écoles, au Kenya par exemple, 41 % de cas de violence contre les enfants ont été enregistrés.

Selon la Croix-Rouge, à Lodwar, dans le nord du Kenya, le nombre de grossesses chez les adolescentes a triplé entre juin et août par rapport à la même période l’année dernière. Dans le camp de réfugiés voisin de Kakuma, 51 jeunes filles enceintes ont été traitées de mars à août – contre 15 à la même période en 2019.

Source : alome

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