A l’approche de la fin de l’année 2022, le HCRRUN (Haut-Commissariat à la réconciliation et au renforcement de l’unité nationale) a dressé ce 22 décembre à Lomé son bilan du ‘Programme des réparations et d’indemnisations des victimes directes et indirectes des violences sociopolitiques’ qu’a connues le Togo entre 1958 et 2005.
Au cours de l’année qui s’achève, 3.361 personnes victimes de multiples violences entre 1958 et 2005 ont été «financièrement et psycho-médicalement satisfaites à plus de 98%», selon des chiffres fournis ce jeudi par l’institution que dirige Awa Nana-Daboya. Cet effectif de personnes prises en charge vient grossir celui des quatre dernières années. Au total, ils 37.712 Togolais éligibles aux indemnisations prévues par les recommandations de la Commission CVJR qu’a dirigée Mgr Nicodème Barrigah-Benissan entre 2009 et 2012, a rappelé le HCRRUN.
Dans les détails, ont été pris en compte lors de la phase 5 de ces indemnisations les sociétaires de l’ADVA (Association pour les droits des expulsés et victimes d’agressions), des victimes de violences non couvertes en 2021 dans les rangs des Forces de Défense et de Sécurité. Et même des anciens fonctionnaires de l’OPAT (Office des produits agricoles du Togo) licenciés abusivement dans le cadre de l’exécution des programmes d’ajustement structurel imposés par les institutions financières internationales à plusieurs Etats du Sud dont le Togo.
Le HCRRUN a agi conformément à la loi en 2022
Conformément à la recommandation 49 de la CVJR, le HCRRUN a également octroyé des bourses d’études à 77 filles et 81 garçons, tous orphelins de victimes décédées dans les violences sociopolitiques entre 1958 et 2005. Une autre prestation de taille à l’actif de ce Haut-Commissariat en 2022 a été la construction de salles de classe et la réalisation d’ouvrages sociaux collectifs au profit de certaines localités. En 2022, le HCRRUN a également organisé à Lomé le «6è Forum africain sur la Justice transitionnelle, du 07 au 09 septembre 2022».
L’équipe du HCRRUN, durant ce Forum panafricain, a été sensible à un constat particulier de plusieurs participants, constat rappelé ce 22 décembre par Awa Nana-Daboya. «Le Togo est l’un rares pays d’Afrique qui, sur fonds propres, a mis en place un processus de justice transitionnelle, des institutions, des moyens et une approche qui prennent en compte les réparations symboliques, collectives et individuelles. Y compris les réparations à l’endroit des descendants des victimes», a cité la responsable du HCRRUN. Aux dires de Mme Nana-Daboya, cette reconnaissance internationale vient consacrer la pertinence des choix opérés par les autorités du pays sur la longue voie de la réconciliation.
Source : Abidjan.net