L’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB section Ouagadougou) a remis jeudi, au ministère de tutelle, sa plateforme revendicative concernant les réformes limitant l’accès aux allocations financières (FONER).
Des étudiants ont battu le pavé ce jeudi, sous un soleil de plomb, de l’Université Pr Joseph Ki-Zerbo au ministère en charge de l’enseignement supérieur, en passant par l’Archevêché et Orange Burkina pour remettre sa plateforme revendicative au ministère en charge de l’Enseignement supérieur. Les préoccupations de l’Association nationale des étudiants burkinabè (ANEB) ont été reçues par le secrétaire général dudit département par intérim, Pr Sado Traoré qui a promis de les transmettre à qui de droit.
Selon la présidente de l’ANEB, section de Ouagadougou, Safièta Kaboré, le ministère a décidé de façon «autoritaire» le 21 avril dernier, des nouvelles conditions d’accès aux allocations financières (FONER). « Ces mesures que nous ne saurons accepter sont des mesures anti-étudiants », a-t-elle renchéri.
De son avis, l’application des nouvelles décisions priverait des milliers d’étudiants de l’aide FONER et les enverrait hors des universités.
Safièta Kaboré a par ailleurs exigé du gouvernement, l’abandon «pur et simple» des reformes du FONER et le paiement sans délai de la première session 2021- 2022. Elle a également préconisé l’ajout du ticket ordinaire à la digitalisation dans la restauration universitaire.
«D’ores et déjà, nous tenons pour responsable de toute détérioration de la situation et nous tenons à vous rassurer de notre ferme détermination à défende les intérêts matériels et moraux des étudiants», a-t-elle confié. Cette marche de l’ANEB intervient après celles de janvier et de mars dernier, sur les conditions et modalités d’octroi du prêt et des allocations financières.
Le FONER qui fait cas d’un besoin de 6 milliards de FCFA et d’un accroissement considérable des demandes, a décidé d’exclure les étudiants des instituts privés, de limiter l’âge de la demande d’aide à 26 ans et de faire passer le taux de remboursement du prêt de 3 à 6%.
La moyenne requise pour le renouvellement de l’aide passera de 5 à 7/20 et les étudiants dont le cumul annuel des revenus des parents est supérieur ou égal à 10 millions de FCFA, ne seront plus éligibles à l’aide. D’après l’ANEB, 13 537 étudiants des établissements supérieurs privés ont bénéficié de l’aide au cours de l’année 2020-2021 et que 34 467 étudiants ont renouvelé leurs aides avec une moyenne inférieure à 7/20.
Avant les réformes annoncées, le FONER offrait individuellement et annuellement sous certaines conditions, une aide de 175 000 FCFA aux étudiants des universités publiques et privées conventionnées.
Au niveau du prêt l’on distingue deux types, à savoir le prêt d’études dont le montant est de 225.000 FCFA par an et le prêt de laboratoire pour les étudiants des cycles master et doctorat qui s’élève à 300 000 ou 500 000 FCFA, selon les domaines de spécialisation.