Le laboratoire Longchamp en collaboration avec la société africaine d’endocrinologie a organisé, hier, au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire, la 4è édition de « Les matinales de la biologie », sur le thème : « Diagnostic et prise en charge de la maladie de basedow ».
Le Pr Abodo Jacko, chef du service d’endocrinologie, diabétologie, nutrition au Chu de Yopougon et à l’hôpital militaire d’Abidjan (Hma), l’un des conférenciers, a indiqué que la maladie de basedow fait partie du groupe des pathologies de la thyroïde qui sont relativement fréquentes. « Elle représente pratiquement le 1/3 des cas de pathologies liées à la thyroïde avec les goitres, les hypersécrétions des hormones et les hyposécrétions des hormones thyroïdiennes », a expliqué le Pr Abodo. Avant d’indiquer la prévalence se situe autour de 1%, de façon générale en Côte d’ivoire.
Selon lui, c’est une maladie auto-immune, c’est-à-dire que l’organisme produit des anticorps dirigés contre ses propres organes et en l’occurrence contre la thyroïde. A cet effet, la patiente (il s’agit généralement des femmes) de 30 à 40 ans qui a des tremblements, des palpitations, maigrie et peut avoir une profusion des globes oculaires (une sortie des yeux des orbites). C’est pourquoi il invite celles qui présentent ces signes à consulter rapidement un spécialiste, un médecin endocrinologue pour pouvoir avoir un diagnostic précis en vue d’un traitement et un suivi.
« C’est un traitement qui est long parce qu’il peut durer deux ans voire plus. Souvent on est obligé de faire la chirurgie pour les patientes qui refusent de suivre le traitement au long coût », a expliqué l’endocrinologue. Il a en outre fait remarquer qu’il existe également le traitement par la médecine nucléaire qui ne se fait pas encore en Côte d’ivoire.
« C’est pourquoi nous sommes obligés, en partenariat avec d’autres pays africains notamment ceux du Maghreb, de collaborer dans la gestion de cette pathologie hautement complexe », dit-il, soulignant que des facteurs comme l’alcool, le tabac et surtout le stress favorisent l’éclosion de cette maladie de la thyroïde. « Les patientes qui sont atteintes sont obligées d’arrêter le travail, d’être au repos pendant plusieurs mois et cela compromet leur avenir professionnel. C’est pourquoi le diagnostic doit être précoce et la prise en charge doit être suivie régulièrement, en accord avec le médecin », a conclu le Professeur Abodo Jacko.
Le directeur général de la pharmacie et laboratoire Longchamp, Dr Albert Pitté, a relevé que l’objectif est de voir comment prendre en charge cette maladie qui est la plus invalidante de toutes les hyperthyroïdies. « Une prescription erronée est source de gaspillage d’argent et la maladie peut aller jusqu’à une phase fatale », dit Dr Pitté. Pour lui, cette 4è édition est un tremplin au symposium qui sera organisé par la société africaine d’endocrinologie, de métabolisme et de nutrition en mai prochain. « Nous voulons apporter notre modeste contribution pour avoir un consensus sur la prise en charge de la maladie de basedow », a fait savoir Dr Albert Pitté.
A l’en croire, ce consensus sera appliqué en Afrique afin que tous les pays africains aient le même algorithme de traitement des maladies de basedow à travers les prescriptions des ordonnances pour faire les examens de laboratoires et à travers les examens cliniques qui seront édictés de manière efficiente et le traitement sera adapté
Source : fratmat