Lorsque la Food and Drug Administration (FDA) a autorisé l’injection du vaccin de Pfizer pour les enfants de 5 à 11 ans le 29 octobre, le lycée français de New York a joué la prudence. La direction de l’établissement a invoqué de bonnes mesures d’hygiène à l’intérieur du lycée et le faible taux de contamination dans la ville, pour expliquer qu’il « retard[ait] pour l’instant l’obligation de vaccination Covid-19 pour cette tranche d’âge ». Avant d’annoncer, le 23 novembre, que la vaccination complète serait obligatoire au retour des vacances d’hiver, le 28 février 2022.

La méthode, progressive mais ferme, donne à chacun le temps de se retourner. Et l’apparition du variant Omicron a contribué à la levée des réticences. « Nous avons laissé suffisamment de délais pour que les parents parlent avec leur pédiatre, confie Evelyne Estey, directrice de l’établissement. La question de l’hésitation sur les vaccins est réelle. Donner aux parents du temps pour réfléchir et de l’information aide. »

« Mesures audacieuses »

La mairie de New York suit un chemin proche. Le vaccin n’est pas obligatoire pour les enfants dans les écoles, mais, depuis mardi 14 décembre, ils doivent présenter au moins une dose vaccinale pour entrer dans les lieux fermés (spectacles, restaurants, salles de sport) et participer aux activités parascolaires jugées à risque comme le sport, la danse ou la musique. Dans la ville, où ont été déployés des centres de vaccination ouverts aux enfants, les résultats sont corrects : 31 % des 5-11 ans ayant reçu au moins une dose, 19 % ont reçu deux doses.

Côté contrôles, il n’y a pas un passe unique. Les enfants peuvent choisir de montrer leur carte de vaccination fédérale ou les passes électroniques créés par la ville, par l’Etat de New York ou par la société Clear. Ces mesures s’accompagnent d’une obligation vaccinale complète pour les 12-17 ans à compter du 27 décembre, ainsi que pour les salariés du privé.

« La ville de New York ne cédera pas d’un pouce dans la lutte contre le Covid-19. La vaccination est le moyen de sortir de cette pandémie. Il s’agit de mesures audacieuses, les premières du genre dans le pays », a assuré Bill de Blasio. Le maire, qui achève son mandat le 31 décembre, est de plus en plus volontariste sur le sujet, alors que son successeur, le démocrate Eric Adams, laisse planer le doute sur le maintien ou non de ces mesures coercitives. Pour l’instant, ceux qui ont attaqué en justice les décisions de l’édile de New York ont perdu, la Cour suprême ayant notamment rejeté la requête de certains soignants qui voulaient invoquer leurs croyances religieuses pour ne pas se faire vacciner.