La perturbation des services de santé par la pandémie de COVID-19 a entraîné une augmentation du nombre de décès dus à la tuberculose en Afrique, la première depuis plus d’une décennie, alors que la diminution du nombre de nouveaux cas est plus lente que par le passé, selon une analyse de l’Organisation mondiale de la Santé (OMS).
La Région africaine a réalisé des progrès contre la tuberculose, en réduisant le nombre de cas de 19 % entre 2015 et 2020, rapporte l’OMS dans un communiqué publié mercredi 8 décembre 2021.
Néanmoins, la Région a signalé 549 000 décès en 2020, ce qui représente une augmentation d’environ 2000 décès en 2019. De plus, alors que le nombre de cas a été légèrement réduit de 2,5 % en 2020 par rapport au 1,4 million de cas l’année précédente, la notification de nouvelles infections a fortement diminué dans les pays très touchés par la maladie, particulièrement en Angola, en Afrique du Sud et au Zimbabwe, qui sont tous confrontés à une forte incidence de la COVID-19.
La réaffectation de ressources et de personnel de santé à la lutte contre la COVID-19 dans beaucoup de pays africains, ainsi que des mesures drastiques de riposte à la pandémie telles que les confinements, ont fortement réduit l’accès aux services de santé essentiels, parmi lesquels ceux liés au dépistage et au traitement de la tuberculose. La Région africaine abrite 17 des 30 pays les plus fortement touchés par la tuberculose dans le monde et la tendance observée dans la Région fait suite à une augmentation des cas de tuberculose dans le monde due aux effets de la COVID-19.
« La pandémie menace les progrès réalisés contre la tuberculose », a déclaré la Directrice régionale de l’OMS pour l’Afrique, Dr Matshidiso Moeti. « Les temps sont durs et les efforts sont axés essentiellement sur la lutte contre la COVID-19, mais les gouvernements africains doivent redoubler d’efforts dès à présent pour réorganiser les services de santé essentiels et élargir l’accès à ces services », a-t-elle dit.
L’OMS suit les progrès accomplis dans la lutte contre la tuberculose sur la base de la Stratégie mondiale pour mettre fin à la tuberculose, qui vise à réduire de 90 % la mortalité par tuberculose et de 80 % le nombre de cas d’infection par cette maladie d’ici à 2030 par rapport à 2015. La stratégie définit les objectifs intermédiaires clés fixés pour les pays en 2020 et ceux à atteindre d’ici à 2025.
L’objectif intermédiaire fixé pour 2020 consistait à réduire de 35 % le nombre de décès dus à la tuberculose et de 20 % l’incidence de cette maladie.
« Pour maîtriser cette maladie évitable et curable, les ressources doivent être en adéquation avec la volonté politique. Nous devons accroître les investissements dans les produits de diagnostic et dans le traitement pour nous remettre sur les rails », a indiqué Dr Moeti.
Source : AIP