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Technologies / Pourquoi Microsoft se différencie des autres membres du GAFAM et a su en profiter

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Yahoo Finance a désigné Microsoft comme « Entreprise de l’année« . Le média revient sur les raisons qui ont permis à ce membre du GAFAM d’échapper aux régulateurs antitrust.

Un grand nom des Big Tech a échappé aux coups portés par les régulateurs. Alors que Facebook, Google ou encore Amazon ont déchainé les foudres contre eux, Microsoft est passé entre les gouttes. L’entreprise fondée par Bill Gates a pourtant une situation de quasi-monopole sur PC, avec son système d’exploitation Windows. Le géant du logiciel qui est la deuxième entreprise la plus capitalisée au monde derrière Apple est aussi deuxième en ce qui concerne les parts de marché du cloud. Le géant numérique possède en outre le plus grand réseau professionnel de la planète avec LinkedIn. Et avec Teams, Microsoft dispose d’un sérieux concurrent à Slack.

Alors pourquoi Microsoft a-t-il échappé aux régulateurs antitrust ? Outre sa position ultra-dominatrice, une entreprise en position d’illégalité doit aussi se livrer à des pratiques anticoncurrentielles. Songer à ces manoeuvres bien connues chez Facebook qui consistent à racheter de plus petits acteurs pour éviter toute concurrence. Plusieurs experts antitrust estiment que Microsoft n’entre pas dans cette catégorie.

C’était il y a 25 ans: Internet Explorer vs. Netscape

Il faut dire que le géant de la tech a déjà fait la mauvaise expérience du courroux des régulateurs. C’était il y a 25 ans, l’entreprise de Bill Gates était dans l’oeil du ministère de la Justice. Cela concernait alors le navigateur Internet Explorer qui était automatiquement intégré à Windows au détriment de Netscape, notamment. Le procès a duré 5 ans, et au bout du compte, Microsoft a accepté de s’ouvrir à la concurrence. Ironie de l’histoire: aujourd’hui, Internet Explorer n’existe plus et a été remplacé par Microsoft Edge qui a bien du mal à s’imposer face à l’omnipotent Google Chrome. Mais c’est la preuve que Microsoft a obtempéré.

Depuis, l’entreprise a grandi sans enfreindre les règles. « La taille ne fait aucune différence. Nous ne poursuivons pas les entreprises en raison de leur grande taille », a déclaré à Yahoo Finance Herbert Hovenkamp, ​​l’un des plus grands spécialistes mondiaux de la lutte contre la concurrence déloyale. « Par exemple, Walmart est plus gros qu’Amazon, mais personne ne parle de litige antitrust majeur contre Walmart. »

L’analyste donne une première raison: « Vous devez identifier un produit où il existe à la fois une domination et une pratique d’exclusion et il est assez difficile d’en trouver un avec Microsoft. C’est, je pense, l’essentiel. » Les autres membres du GAFAM ne sont pas dans ce cas de figure.

Google:

  • Les régulateurs remettent en cause la plateforme en ligne d’applications Google Play. Difficile pour les développeurs de s’en passer, eux qui doivent en outre s’acquitter d’une commission.
  • Le moteur de recherche est aussi pointé du doigt. Google jouerait un rôle de gardien, en agençant à sa manière les recherches et les publicités.

Facebook:

  • Ici c’est plutôt le rachat de concurrents. La Federal Trade Commission se penche toujours sur la question de savoir si Instragram et WhatsApp ont été rachetés pour détruire la concurrence.

Amazon:

  • Ici, c’est le magasin en ligne qui est visé. Tant les régulateurs américains qu’européens cherchent à savoir dans quelle mesure Amazon favorise ses produits par rapport à ceux des autres commerçants sur la plateforme. Le géant fait aussi face à une accusation de concurrence déloyale grâce à sa taille et ses données. La dernière enquête en date concerne le rachat du studio de cinéma MGM.

Apple:

  • Apple est dans le même cas de figure que Google avec son App Store. L’éditeur de « Fortnite », Epic Games, a par exemple poursuivi Apple et Google contre la commission de 30%, bientôt revue à 15%.

 

Car pour qu’il y ait actions des autorités régulatrices, il faut d’abord une plainte. C’est la 2e raison. Et dans le cas de Microsoft, les experts ont déclaré qu’ils n’avaient pas vu de preuves que des concurrents se soient plaints de violations des lois antitrust.

La seule exception concerne Slack qui a déposé une plainte auprès de l’UE, affirmant que Microsoft avait regroupé Teams avec ses applications Office « qui dominent le marché ». Mais il n’y a pas eu de suite pour le moment.

Microsoft dipose d’un autre argument de poids. Son logiciel Windows est monde ouvert contrairement à toute la panoplie Apple. Microsoft ne limite pas non plus les applications sur son magasin en ligne. C’est même un peu le bazar, mais c’est la preuve qu’il s’agit d’une plateforme qui n’est pas fermée.

Entreprise de l’année

Microsoft a presque 50 ans (oui, vous avez bien lu). Et l’entreprise sort d’une année record. Le géant de la tech a franchi la barre des 2.000 milliards de capitalisations boursières en juin dernier. L’action a grimpé de 45% cette année, ce qui est mieux qu’Apple (23%), Amazon (5,5%) ou plus largement que le S&P 500 (21%).

Mais tout ne se passe pas qu’en bourse. Sur le plan financier, c’est aussi une année dorée: le géant du logiciel a réalisé 176 milliards de dollars de chiffre d’affaires, soit près de 20% en plus que l’année dernière.

Cela lui a valu le prix d’Entreprise de l’année décerné par Yahoo Finance.

 

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