On ne change pas une méthode qui gagne. Face à la cinquième vague de l’épidémie de Covid-19, qui déferle sur la France, Emmanuel Macron a fait le choix de rester dans la logique qu’il a impulsée, le 12 juillet : pousser à fond la vaccination et rehausser le niveau de vigilance, sans avoir recours à des restrictions dures.
Il n’est à ce stade envisagé « ni confinement ni couvre-feu », a indiqué le ministre de la santé, Olivier Véran, jeudi 25 novembre. Malgré la recrudescence du coronavirus, avec plus de 30 000 nouveaux cas diagnostiqués ces derniers jours, pas question de procéder non plus à la « fermeture anticipée de commerces » ou à des « restrictions de déplacement », comme cela peut être le cas dans plusieurs pays européens.
« J’avais dit que nous devions apprendre à vivre avec le virus. Nous y sommes. Gardons nos équilibres et sauvons les fêtes », a justifié le chef de l’Etat, mercredi 24 novembre, dans le huis clos du conseil de défense sanitaire, à l’Elysée.
Après avoir imposé l’obligation vaccinale pour les soignants, ainsi que l’extension du passe sanitaire, il y a près de quatre mois, M. Macron fait le choix d’intensifier la pression sur les 6 millions de Français, qui ne se sont pas encore fait injecter une dose, tout en poussant ceux qui hésitent à se faire administrer un rappel, à franchir le pas. Pour ces derniers, la règle est claire : à partir de samedi, tous les adultes auront deux mois pour recevoir une troisième dose, sous peine de voir leur passe sanitaire invalidé à partir du 15 janvier 2022. Tous y seront éligibles dès cinq mois après leur dernière injection, et non plus six mois, comme c’était initialement envisagé. Une manière d’accélérer la cadence pour contrer la flambée épidémique, et ainsi, éviter une saturation des hôpitaux. « On a une longueur d’avance grâce à la vaccination. On doit tout faire pour la garder », a insisté le chef de l’Etat, mercredi, lors du conseil de défense sanitaire.
Pour les non-vaccinés, en revanche, M. Macron a encore choisi de durcir le dispositif. La durée de validité des tests va être ramenée à vingt-quatre heures, et non plus soixante-douze heures, comme c’était le cas jusqu’à présent. Un renforcement des contrôles du passe sanitaire dans les restaurants, les cinémas et les transports va également avoir lieu.
Plutôt que de prendre soin de ménager les récalcitrants, comme il le faisait lors du démarrage de la campagne de vaccination au début de l’année, Emmanuel Macron assume donc la méthode forte face aux antivax. Quitte à les bousculer. « Ce n’est pas la peine d’applaudir les soignants, vaccinez-vous si vous voulez les aider ! », a-t-il lancé le 19 novembre, en marge d’un déplacement dans le Nord.
Source : lemonde