Emmanuel Macron a donc de nouveau endossé le costume de chef de guerre. Celui d’un président de la République déterminé à ne pas rester l’arme au pied face à l’arrivée annoncée d’une cinquième vague de Covid-19, susceptible de balayer les efforts accomplis après plus d’une année et demie de pandémie. Mais aussi et surtout celui d’un chef de l’Etat déjà lancé – bien qu’officieusement – dans la bataille de la campagne présidentielle, où il pourrait jouer, les 10 et 24 avril 2022, sa réélection.

Lors de son allocution d’une trentaine de minutes, diffusée mardi 9 novembre à 20 heures, Emmanuel Macron l’a confessé d’entrée. Son objectif est « de répondre aux interrogations, parfois aux inquiétudes, qui sont les vôtres sur notre situation sanitaire, économique, sociale et géopolitique ». Sauf que le sujet de la reprise de l’épidémie de Covid-19 qui frappe la France, comme ses voisins allemand et britannique, bien qu’inquiétant, n’était finalement pas l’enjeu principal de ce discours destiné à reprendre la main sur les débats qui secouent la précampagne.

Certes, le chef de l’Etat a appelé les Français à leur devoir de « responsabilité » et de « solidarité », signalant que « nous n’en avons pas terminé avec la pandémie ». « L’augmentation de 40 % en une semaine de notre taux d’incidence et la remontée des hospitalisations sont des signaux d’alerte », a-t-il expliqué, actant que le relâchement des contraintes (gestes barrières, port du masque à l’école…) n’était désormais plus d’actualité.

Pédagogique et autoritaire à la fois

Il lui a fallu renouer avec un ton à la fois pédagogique et autoritaire, enjoignant aux 6 millions de Français pas encore vaccinés de le faire, en soulignant la dangerosité et les séquelles de la maladie. Le président de la République a aussi dû brandir la menace d’une sanction pour forcer les plus de 65 ans à effectuer une dose de rappel. Six mois après la dernière injection du vaccin, l’immunité de cette classe d’âge ainsi que de celle des personnes avec comorbidités diminuent fortement. Et malgré une campagne d’incitation à ce rappel vaccinal, seule la moitié des personnes éligibles est aujourd’hui passée à l’acte.

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A compter du 15 décembre, le passe sanitaire des plus de 65 ans ne sera donc plus valide sans cette dose de rappel, a prévenu le chef de l’Etat. Une injonction qui, à l’image de celle du 12 juillet, annonçant la mise en place du passe sanitaire, a suffi à déclencher une centaine de milliers de prises de rendez-vous vaccinal sur Doctolib. La campagne de rappel sera également élargie aux personnes âgées de 50 à 64 ans à partir du début du mois de décembre.