Les nouveaux étudiants de cette école d’art parisienne ont pu découvrir les créations des alumni. Une manière concrète de commencer leur cursus.
Il faut passer sous le porche et se diriger au fond d’une petite cour pavée pour atteindre le point de rendez-vous. L’Atelier Basfroi, une ancienne galerie immaculée de deux étages aux poutres métalliques blanches et noires que surplombe une verrière, s’est mû en showroom, un espace où les créateurs présentent leurs produits. Au milieu de la pièce, un DJ. Tout autour, quatre murs en biais sur lesquels des photographies et créations textiles sont accrochées. À l’étage, des vêtements sur des porteurs. Au fond de la salle, un buffet. L’ensemble évoque tout sauf une rentrée scolaire. Pourtant, sur le trottoir, de nombreux étudiants forment une longue file d’attente devant le numéro 23 de la rue Basfroi, dans le 11e arrondissement de Paris.
L’École Conte, école privée du réseau Collège de Paris qui forme aux métiers de la création textile, au design, au marketing et au management, organisait mardi 14 septembre sa pré-rentrée. Un évènement où les anciens étudiants étaient à l’honneur, puisque 10 d’entre eux ont pu exposer leurs créations. Une façon pour la nouvelle promotion d’entrer dans le vif du sujet avant de commencer leurs nouvelles études pour deux à trois ans, lundi prochain. «Pour les étudiants, c’est la meilleure façon de voir le potentiel de l’école, explique Ridouan Abagri, directeur de l’établissement. Et pour les anciens, cela leur donne de la visibilité et de la confiance en eux.»
Permettre aux nouveaux étudiants de se projeter
Maël Roussel est ravi. Son stand, qui surplombe l’Atelier, est sur la mezzanine. Sur des portants, le créateur de 24 ans diplômé en juin 2020 présente «Monsieur», sa marque de textile. «Je suis là pour dire aux nouveaux étudiants qu’entreprendre est possible», témoigne Maël qui a obtenu une licence d’économie avant de se tourner vers un master de Mode. Sur l’un des murs du rez-de-chaussée, Catherine Landry alias «Kaphéine» expose ses designs textiles. «L’important est de transmettre aux étudiants. Ils voient notre travail, viennent en discuter. Pour eux, c’est du concret tout de suite», explique la sémillante créatrice de 52 ans, diplômée en 2017. Pour Emmanuelle Corre, photographe de 29 ans diplômée en 2019, qui expose pour la première fois, ce concept de pré-rentrée «permet aux nouveaux étudiants de se projeter».
À la croisée des générations, Daryl George présente, «ému», sa marque de tee-shirt, «Faveurs Studio». L’entrepreneur est encore étudiant à Conte, en deuxième année de master Marketing du luxe. «On nous laisse notre chance, c’est une belle opportunité. Ça me permet d’avoir des retours. Les gens peuvent toucher le textile, les porter. Ça change des réseaux sociaux», explique-t-il avec ses deux associés, Léo et Tom. L’entrain est partagé par la nouvelle promotion.
«Un côté plus professionnel»
Cookie et verre à la main, Clara, 20 ans, et Julie, 23 ans, marquent une pause devant les créations de Yoshiko Tesaki, diplômée en 2015. «Ça fait du bien, on a l’impression de faire partie de quelque chose, s’enorgueillit Clara qui intègre un bachelor de design textile après avoir été étudié l’art appliqué et le stylisme. C’est excitant et rassurant, on voit les débouchés. Forcément, ça donne envie». Julie, 23 ans, qui entre en bachelor de produits design, ajoute: «Une rentrée comme ça donne plus envie que quand on nous montre des vidéos.» Les deux jeunes femmes sont d’ores et déjà partantes pour exposer, qui sait, leurs réalisations dans quelques années si l’école Conte réitère le concept.
Un écran plat diffuse le défilé de mode de fin d’année de l’école qui s’est tenu en juin sur le toit de l’Arche de la Défense, où se situent les locaux de l’école Conte. Anastasiia, Laurie et Vénus font connaissance. «Le cadre ne fait pas scolaire, c’est une pré-rentrée moins formelle», déclarent les nouvelles étudiantes. «Ça donne du crédit à l’école, un côté plus professionnel», ajoute Vénus, 21 ans, qui intègre le parcours management. Karine Godier, responsable du programme master Management du luxe et de la mode, l’assure: «Ça donne une impulsion. Et surtout, ça montre aux étudiants ce que l’on peut réaliser à partir d’un savoir que l’on dispense.»