Des écoles islamiques sont en voie d’intégrer le système éducatif ivoirien, a fait savoir, l’enseignant chercheur à l’université de Korhogo, Vahama Kamaté, par ailleurs consultant en communication du projet de Stratégie nationale d’intégration des enfants des structures islamiques d’éducation (SNIESIE), à Gagnoa.
« A l’horizon 2025, il faudrait que 100% des enfants qui fréquentent les Structures islamiques d’éducation (SIE), intègrent le système éducatif formel », a déclaré, lundi 06 septembre 2021, Pr Kamaté, lors de l’atelier de formation des chargés de communication des Inspection d’enseignement primaires (IEP) et de la Direction régionale de l’Education nationale et l’Alphabétisation (DRENA).
Pour la mise en œuvre de cette politique déclinée lors de l’atelier tenu au lycée moderne de Gagnoa, il a été question d’outiller les participants sur les stratégies de communication à déployer pour la mise en œuvre de la SNIESIE.
Rappelant que plus de 377 000 enfants issus des SIE (les écoles coraniques, écoles franco-arabe, médersas, écoles privées confessionnelles) ne sont pas reconnus par l’État, le formateur a révélé que plus de 47% des populations musulmanes ne savent pas qu’il existe un processus d’intégration des enfants émanant du SIE.
«L’Etat, dans son rôle régalien, a pris la décision de ne plus rattacher ces enfants du SIE, au ministère de l’intérieur, car il ne s’agit pas d’associations », a annoncé l’enseignant chercheur, indiquant que des initiatives ont été menées, de sorte à passer de la coupole du ministère de l’intérieur à celle de l’éducation nationale.
L’universitaire s’est réjouit des avantages liés à l’intégration des écoles islamiques au système éducatif national, assurant que ces enfants bénéficieront du socle commun de connaissances et de compétences et pourront notamment participer aux examens scolaires à grands tirages, de sorte à donner à tous les enfants du pays, les mêmes chances de réussite sociale.
«Il ne faut pas développer une peur et penser qu’un enseignement va prendre le dessus sur l’autre. Tout dépendra de l’offre de l’éducation », a-t-il dit, convaincu qu’il n’y aura pas de « répulsion » entre les écoles, mais qu’il s’agira plus d’une « opportunité qui permettra d’ouvrir des horizons à nos enfants», rassure le formateur.
«Il faut cultiver la confiance parce qu’il s’agit là d’une complémentarité», a ajouté l’envoyé du ministère de l’Education Nationale et de l’Alphabétisation, avant de conclure que dans le cadre de cette intégration, l’enseignement religieux sera préservé, le programme scolaire sera harmonisé et les emplois du temps seront consensuels.
Pour ce faire, il a exhorté les promoteurs des écoles islamiques à épouser l’intégration de leurs établissements scolaires au système éducatif au risque d’être en marge de la politique de l’école obligatoire, telle que prônée par le gouvernement.
Source: AIP