Amphis bondés, vaccination, aération, examens… Les présidents d’université doivent encore relever certains défis avant le retour des étudiants sur les campus.
Jauge ou pas jauge? Distanciel, présentiel, les deux? Ces questions ont perduré tout l’été. La ministre de l’Enseignement supérieur Frédérique Vidal a indiqué en début de semaine qu’il n’y aurait ni jauge ni distanciation physique dans les amphis. Elle a confirmé son souhait d’une rentrée en 100% présentiel tout en rappelant que le passe sanitaire ne serait pas requis pour suivre les cours. À quelques jours de la rentrée, les présidents d’universités sont prêts.
«Je suis confiant», tranche Guillaume Gellé, à la tête de l’université de Reims Champagne-Ardenne. «Nous avons beaucoup appris de la crise. Désormais, nous envisageons une rentrée normale.» Le port du masque, les gestes barrière, l’aération des salles… Tout cela est prévu, assurent les présidents d’université. «Le grand soulagement, c’est qu’on puisse faire revenir les jeunes sur le campus. On les a sous la main, on peut avoir un rapport professeur-étudiant réel», se réjouit François Germinet, président de l’université de Cergy-Pontoise. Frédérique Vidal a également annoncé la possibilité de se faire vacciner au sein même des campus. «Les quinze premiers jours, nous aurons des bus qui viendront sur place et dans lesquels les étudiants pourront se faire vacciner», indique Éric Berton, président d’Aix-Marseille Université. «Ce ne sera pas tous les jours mais très régulier.»
Des journées dédiées à la vaccination des étudiants
Du côté de l’université de Reims, on s’affaire aussi: «Nous sommes en train de nous réunir avec les autorités de santé et les différents préfets des départements afin d’organiser une vaccination pour et au plus près des étudiants», rapporte Guillaume Gellé. «L’an dernier, en lien avec la communauté urbaine du grand Reims, nous avions mis en place des journées de vaccination spéciales pour les étudiants. Nous voulons réitérer cette opération la première semaine de septembre.» Une vigilance toute particulière sera accordée aux étudiants internationaux qui ont reçu un vaccin non-homologué par l’Union Européenne.
Certains examens seront à distance
Du côté du Snesup-FSU, plusieurs inquiétudes demeurent: le «flou» autour de la notion du 100% présentiel. «Cela ne nous paraît pas jouable», remarque Anne Roger, co-secrétaire générale du syndicat. «Il y a une brèche: certains examens pourraient être en distanciel.» Une possibilité que confirme Guillaume Gellé: «La règle commune, ce sont les examens en présentiel. Mais nous avons beaucoup appris de la crise: dans certains enseignements, il est possible que les évaluations soient en distanciel si l’on a constaté que cela a bien marché au cours de la crise sanitaire.»
Quid des amphis bondés?
De même, ajoute Anne Roger, qu’en est-il des gestes barrière dans des «amphis bondés» ou des «salles de TD à 40 élèves»? «Il n’y a pas qu’une poignée d’universités concernées par les problèmes de sureffectifs… C’est partout.» L’une des solutions, et notamment pour les grosses filières, pourrait être d’organiser une semaine A et une semaine B, propose François Germinet. «Ceux qui sont en semaine B peuvent suivre en distanciel ou écouter le cours enregistré une fois mis à disposition sur leur espace numérique.» La priorité, précise-t-il, «ce sont les première année. On les veut tous, tout le temps sur place».
Des séances de rattrapage seront-elles organisées pour ceux qui ont besoin d’une remise à niveau? «Nous avons 15 jours de pré-rentrée avec des tests en anglais, en français et en maths selon les différentes filières afin de voir où ils en sont. Ceux qui en ont besoin pourront avoir des cours complémentaires grâce au tutorat», répond François Germinet. Même chose du côté de l’université d’Aix-Marseille: «Les L1 et L2 auront la possibilité d’être accompagnés dans certaines matières où ils sentent qu’ils ont des difficultés», conclut Eric Berton.
Source : etudiant.lefigaro