Les faitières de l’Education nationale que sont entre autres l’ISEF, l’IFCI, la COSEFI-CI, regroupent des syndicats comme la POSEC-CI, le SYNEPPS-CI, le SYNESCI, le SYNARES, le SYNEBCI. Très actives, ces faitières ou plateformes, échouent rarement quand il s’agit de la défense de leurs droits liés le plus souvent à l’argent. L’augmentation de telle ou telle prime, le payement de tel ou tel arriéré etc. Sans état d’âme, elles vont très rapidement de la réunion consultative des membres dite AG au dépôt de préavis de grève et à l’exécution de la grève quel que soit le moment. Si le Gouvernement, les élèves et les parents d’élèves ont un peu de chance, cela arrive en début de rentrée scolaire, sinon à mis parcours de l’année scolaire. Mais il arrive que la grève survienne en fin d’année.Et les enseignants de ces syndicats vont jusqu’ à bloquer les notes. D’autres menacent même de ne pas surveiller les examens de nos enfants, de leurs enfants ou de ne pas corriger leurs copies d’examens. Ils finissent toujours par gagner. Le Gouvernement se plie le plus souvent devant leurs nombreuses exigences pour soulager les parents et les associations de parents qui ne font qu’assister impuissants à la « prise d’otage » de l’avenir de leurs progénitures.
Avec ces nombreuses revendications, les enseignants sont en train de bénéficier mois après mois, année après année du payement des stocks d’arriérés de salaires après le déblocage des salaires. Les salaires eux-mêmes ont été rehaussés. Il y a moins de grognes. Le métier d’enseignant fait encore rêver. Les bacheliers qui ne voulaient pas se faire orienter dans les CAFOP, il y a quelques années en arrière, happent le concours du CAFOP aujourd’hui. Il y a des milliers de candidats chaque année. Même les établissements du privé sont pris d’assaut par des personnes prêtes à enseigner. Ça va pour les enseignants pourrait-on dire, même si tout n’est pas parfait, puisque le parfait n’existe nulle part au monde.
Après tous ces sacrifices consentis que du reste, bien de responsables des syndicats reconnaissent et saluent parfois quand ils sont face à la presse, l’on est en droit de se demander : qu’est-ce qui n’a pas marché ? Pourquoi nos enfants ne connaissent rien à l’école. Pourquoi, le niveau a-t-il tant chuté ? Bref que disent ou que font les enseignants dont les problèmes et les récriminations sont pris en compte par le Gouvernement? N’est-ce pas que ces dernières années beaucoup a été fait pour eux pour que le pays enregistre 29% d’admis au Bac session 2021 ? Ne sont-ils pas eux-aussi au banc des accusés, comme les élèves, les parents, le système tout court ? Les enseignants diront qu’ils se sont fait entendre, qu’ils ont déjà fait des remarques, des recommandations et des propositions. Sur le recrutement d’enseignants avec le niveau Bepc, l’inadaptation des programmes aux réalités ivoiriennes, le caractère contre-productif des cours du mercredi, les classes surchargées etc.
Cependant, en ces temps d’Etats généraux et en attendant la rentrée, syndicats et faitières doivent bouger un peu comme s’ils avaient une grève en préparation. Comme en période de leurs grèves, les journalistes devraient être sollicités par ces enseignants pour parler de leur livre blanc en ce qui concerne l’école. Comme dans le cadre d’une grève, ils pourraient fixer un nombre plafond d’élèves dans les classes pour cette année, l’année prochaine etc, sinon… Cela aurait le mérite d’emmener le Gouvernement à régler des problèmes académiques liés à leurs conditions de travail. Il est temps pour les professeurs de ralentir un peu les grèves pour de l’argent, et de faire des réclamations académiques, des « grèves » pour l’obtention de bons résultats à l’école.
Source : Abidjan.net