Je parle depuis quelques temps d’un scandale éducatif grandeur nature. On me reproche de ne pas en dire plus. Alors, je vous en dis un peu plus.
Dans une salle d’examen au BEPC, le 14 juin 2021, à l’épreuve d’orthographe, la surveillante, une institutrice en poste dans une école primaire au 220 logements d’Adjamé, bâcle la lecture de la dictée. Ça se passe dans une salle du centre LABAT A à Williamsville, près de la CRS. L’institutrice se livre aussi à des tentatives de racket sur les gamins. L’enseignante est dénoncée par les enfants à la fin de l’épreuve. Interrogée par le directeur du centre d’examen, notre institutrice reconnait à demi-mot les faits mais nie avoir racketté les gamins.
Les enfants font tout l’examen au calme. Le directeur du centre d’examen fait un rapport sur la dame. A la correction, son rapport est ignoré. A sa grande surprise, une mention de fraude est apposée sur l’épreuve d’orthographe des pauvres enfants. Toutes les copies sont corrigées. Mais toute la salle est recalée au BEPC pour fraude. Et la surveillante, nullement interpellée, a encore surveillé les épreuves du bac qui ont suivi. Elle se la coule douce, tranquille. Ces enfants pourraient, eux, être exclus du système scolaire selon les textes.
Pour avoir voulu être honnêtes, ce sont les gamins qui portent les manettes. Le monde à l’envers. Ils sont sanctionnés pour avoir dit non à l’indélicatesse d’une enseignante qui a elle-même avoué sa faute. Le comble. Ne supportant pas l’opprobre de cette fraude imaginaire, des enfants envisagent le pire. La demi-douzaine d’établissements d’origines des enfants est consternée. Ce sont, pour la plupart, des établissements de référence en matière d’excellence.
L’un de ces établissements, l’Institut Sacré Cœur d’Adjamé (Isca) a deux de ses meilleurs élèves dans le lot des pauvres enfants. Isca a fait 95% d’admis à ce même Bepc. Pour cet ‘établissement catholique, ce que subissent les enfants n’a rien de catholique. Alors même que la ministre qui se déclare catholique. Des mères de familles, comme elle, n’ont plus le sommeil. Le dossier est examiné au niveau du ministère. La ministre ayant été saisie d’un courrier émanant des parents d’élèves concernés. Une demande d’audience lui a été aussi adressée.
Source : Afriksoir.net