Vous recherchez un emploi pour occuper vos vacances ou les financer? Alors que l’été a déjà débuté, voici quelques conseils pour débusquer un job de dernière minute.
L’heure de la trêve estivale est venue pour les étudiants français. L’occasion pour eux de décompresser, bien sûr, mais aussi de trouver un job d’été pour financer leurs vacances, leur permis de conduire, leurs études, encore leur futur logement. Si vous ne vous êtes pas encore occupés de dénicher un emploi saisonnier, rassurez-vous, il n’est pas trop tard. «En général, les campings ou les bars en bordure de plage recrutent pour la période estivale entre février et avril. Nous sommes là pour procéder à des matchings de dernière minute», rassure Ouriel Darmon, président fondateur de Student Pop, une application qui aide les étudiants à trouver des missions temporaires.
Avec la pandémie, misez sur le travail en ligne
La crise sanitaire a modifié l’offre, en encourageant à privilégier le digital. Cela permet de travailler depuis un lieu de vacances ou une résidence secondaire. Des boulots sans contraintes donc. Il est par exemple possible de donner des cours en ligne, qui s’effectuent le plus souvent désormais en visioconférences. De nombreuses plateformes de mise en relation avec de potentiels élèves existent, tel Superprof. Nul besoin de rester dans les matières académiques, tels les mathématiques ou le français, vous pouvez aussi enseigner l’informatique, la peinture ou la cuisine. Le tarif horaire tourne autour des 15 ou 20 euros de l’heure mais il revient à l’étudiant de fixer son prix. Attention néanmoins, les élèves notent les performances de leur professeur sur le site donc pour gagner suffisamment d’argent, il faut soigner sa réputation.
D’autres demandes se sont accrues avec la pandémie, notamment les services clients en ligne pour les sites d’e-commerce ayant vu le jour pendant les confinements successifs. Ces nouvelles firmes ont besoin de main d’oeuvre pour gérer les afflux de commandes, ou répondre aux questions des clients, via les réseaux sociaux, des chatbots ou même les appels. Cela ne requiert pas non plus de compétences particulières, outre le sens du relationnel.
Des applications mobiles pour dénicher son job d’été
Les applications mobiles se multiplient pour offrir aux jeunes un job d’été de manière simplifiée.
● Side: des misssions variées
Side, crée en 2015, est l’une d’entre elles. «Contrairement aux sites proposant simplement des annonces d’emploi, nous accompagnons les étudiants de leur inscription jusqu’au versement de leur salaire», assure Pierre Mugnier, président de Side. Cette plateforme est présente principalement dans les grandes villes comme Paris, Lyon, Marseille ou Bordeaux. Ses membres, nommés siders, ont un statut de salarié intérimaire. «J’ai moins de démarches administratives à remplir», se réjouit Marie, sider.
Pour postuler c’est très simple, il suffit de télécharger l’application et de s’inscrire. Le jour même ou le suivant, un membre de Side vous contacte et vous avez accès à une mission à proximité de votre lieu d’habitation. L’appel téléphonique remplace le traditionnel entretien d’embauche. Les siders sont rémunérés toutes les deux semaines.
«J’ai pu préparer des commandes au sein de la pâtisserie Pierre Hermé, faire de la vente dans des magasins de luxe, gérer les stocks d’un supermarché, faire de la bureautique pour une filiale d’Airbnb», énumère Marie, sider. Attention néanmoins, si vous ne vous êtes encore jamais inscrit sur Side, ce sera plus compliqué de trouver une mission: «Mon frère vient de s’inscrire et c’est moins évident pour lui de trouver un job d’été que pour moi qui suis inscrite depuis un an et qui dispose des notations des entreprises», souligne Marie.
En période de vacances d’été, Side met les bouchées doubles. Des missions sont d’ores et déjà postées sur le site mais de nombreuses offres vont tomber fin juillet.
● StaffMe: un algorithme sélectionne les candidats
StaffMe est une autre application de missions temporaires. Après avoir créé un profil et coché des compétences, vous devrez répondre à quelques questions. Selon Mathis*, ancien Staffer, «on reçoit alors des missions que l’on peut accepter ou non. Selon notre choix, on recevra les coordonnées de l’employeur».
«Un job où je veux quand je veux», résume Amaury d’Everlange président-co-fondateur de StaffMe. Ces missions sont de l’ordre de «deux heures minimum à quatre mois maximum». Ce n’est ni le client ni StaffMe qui sélectionne les candidats mais un algorithme, à partir des disponibilités du jeune, de ses notations et de ses appétences. Les staffers reçoivent leur rémunération chaque semaine et non tous les mois.
«Les missions sont variées et assez bien payées», explique Mathis. En effet, ces missions s’étendent dans des domaines d’activité très vastes, du commerce à la comptabilité, en passant par des services de restauration ou d’événementiel. De plus, la rémunération minimale est attractive, à partir de 12 euros net de l’heure.
● Student Pop: une rémunération cinq jours après la mission
Chez Student Pop, plateforme où l’ensemble des offres sont réservées à des étudiants, la rémunération est à peu près équivalente: 11 euros net de l’heure. Les étudiants reçoivent leurs revenus cinq jours après leur mission, un avantage non négligeable quand on est un jeune avec un budget serré. Quant à l’inscription, le candidat est soumis à un entretien de personnalité. «Ce n’est pas un entretien piège mais un échange autour de mes compétences, de ce que je souhaite faire et de ce que je ne veux surtout pas faire», affirme Amélie, étudiante en ostéopathie.
En plus de travailler tous les étés, Amélie a fait également des misssions en semaine, en parallèle de ses études. «J’ai déjà été chargée de prospection chez Hellio, une entreprise qui réalise des opérations de rénovation énergétique, pendant un mois l’été», témoigne-t-elle.
Des sites spécialisés dans l’animation
● Jobanim et AnimNet: le Bafa est souvent requis
Des sites tel que Jobanim ou AnimNet sont spécialisées dans les offres d’emploi d’animation. Attention, le BAFA est souvent requis dans les offres. «Le secteur de l’animation recherche des animateurs avec brevet d’aptitude aux fonctions d’animateur (BAFA), mais aussi des assistants sanitaires pour les séjours itinérants par exemple, qui ne doivent pas nécessairement avoir le BAFA», précise Valérie Deflandre, conseillère d’orientation au CIDJ.
● Pôle emploi: quelques missions l’été
Dans le secteur agricole, l’offre ne se tarit pas. Des missions sont notamment disponibles sur Pôle emploi, par exemple pour «une quinzaine de jours en juillet pour la castration du maïs de semence» ou pour «une cueillette de pommes dans l’Oise», pour deux mois. Attention l’offre de logement sur place n’est pas systématique.
Les travaux agricoles nécessitent souvent une bonne condition physique. Ils peuvent s’avérer pénibles, en cas de fortes chaleurs notamment. Toutefois, il existe pléthore d’offres dans ce domaine l’été. C’est en effet la période des cueillettes et des vendanges.
Si les jobs d’été ont remporté votre adhésion, vous pouvez renouveler l’expérience durant l’année scolaire, en parallèle de vos cours. «Trouver un job en parallèle de ses études ne se fait pas uniquement pendant les vacances d’été aujourd’hui mais tout au long de l’année, insiste Pierre Mugnier, de Side. Nous proposons des offres totalement compatibles avec l’emploi du temps des étudiants», assure-t-il.
Rappelons que 61% des Français ont recours au job étudiant pour financer leur vie étudiante, et 35% d’entre eux y consacrent plus de 16h par semaine, selon une enquête de Heyme, alliance rassemblant 7 mutuelles dont la Smerep et la Mep. 33% de ces étudiants ont un petit boulot de manière intermittente et 22% toute l’année.
*Le prénom a été changé
Les conseils du CIDJ
Mais comment parvenir à coup sûr à dénicher un job d’été? Selon le Centre d’Information et de Documentation jeunesse (CIDJ), «il est nécessaire de mettre au clair ses compétences, ses savoir-faire et ses envies, puis les mettre en regard avec les types de jobs qui existent». Peut-être avez-vous déjà en tête une idée bien précise du job d’été auquel vous voulez consacrer votre temps. Néanmoins, Isabelle Guérif invite à «remettre en cause ses a priori. Les emplois qui permettent de sortir de sa zone de confort sont souvent très enrichissants, comme les vacances adaptées (NDLR vacances pour personnes en situation de handicap), qui apportent beaucoup sur le plan humain mais qui pâtissent de certains préjugés» déplore-t-elle. Enfin, multiplier les contacts avec des employeurs peut toujours permettre d’être engagé en dernière minute, en cas de faux bonds d’une personne ayant été recruté précédemment.
La CIDJ propose par ailleurs un guide d’information pour soigner ses recherches, délivrant notamment des conseils pour rechercher un emploi (mobiliser les réseaux sociaux, aller sur les sites des entreprises), et mentionne des adresses de sites pour dénicher une offre comme saisonnier.fr, clicmyjob.com ou encore indeed.fr.
Source : etudiant.lefigaro