Le Secrétaire général du ministère en charge de l’éducation nationale, Pr Kalifa TRAORE, a présidé ce jeudi 22 juillet 2021, la cérémonie d’ouverture de l’atelier de restitution de l’étude sur les perceptions des autorités éducatives et des acteurs de la communauté musulmane sur l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif burkinabé.
Le ministère de l’Education nationale, de l’Alphabétisation et de la Promotion des Langues nationales avec l’appui technique et financier de l’UNICEF a diligenté une étude sur « les perceptions des autorités éducatives et acteurs de la communauté musulmane sur l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif burkinabé ». La restitution de ladite étude bouclée en avril 2021 se tient ce jeudi 22 juillet 2021 à Ouagadougou.
De l’avis du Secrétaire général, au stade actuel, les écoles coraniques ne sont pas prises en compte dans le système éducatif. Cependant ce système concernait 140 000 enfants en âge scolaire en 2014. Vu le nombre élevé de ces enfants hors écoles, il s’agissait donc de voir les perceptions des acteurs de l’éducation et de la communauté musulmane en ce qui concerne toute la philosophie qui est derrière ces écoles coraniques et voir comment à travers le système de passerelles les intégrer à un moment donné dans le système éducatif.
Il ressort des enquêtes, selon les explications de monsieur Félix COMPAORE, chercheur en éducation, consultant principal dans la conduite de l’étude, qu’il y a une certaine unanimité sur la possibilité d’intégrer les écoles coraniques dans le système éducatif national. Tout le monde est d’accord aujourd’hui que les foyers coraniques sont un passage obligé pour bon nombre d’enfants de notre pays et qu’à ce titre ces enfants doivent être outillés par rapport à ce monde moderne leur permettant d’avoir une certaine résilience. « C’est dans cette dynamique que nous avons perçu que les acteurs ne sont pas défavorables à l’intégration des foyers coraniques dans le système éducatif ».
A l’entendre, les enfants qui fréquentent les foyers coraniques sont un peu marginalisés alors qu’ils sont aussi des enfants de ce pays et ont droit à une éducation de base de qualité et doivent être également pris en compte par l’Etat dans son système éducatif. Il y a également le problème de la professionnalisation qui se pose. Les enfants qui sortent des écoles coraniques n’investissent pas totalement leurs connaissances dans le développement socioéconomique du pays. Par conséquent, il faudrait avoir des possibilités (les passerelles) de les former au sortir des écoles coraniques.
Aussi, certains acteurs suggèrent que dès le préscolaire, les talibés puissent déjà commencer avec le coran et les disciplines d’éveil.
L’étude qui vient d’être présentée a été conduite pendant une durée calendaire de 3 mois, a indiqué Frank TAMINI, administrateur du programme éducation à l’UNICEF.
