Les nouvelles règles d’utilisation de la messagerie instantanée continuent de faire grincer des dents. Des associations de consommateurs ont saisi les instances européennes.
Le Bureau européen des unions de consommateurs (BEUC), qui regroupe 46 organisations de défense des consommateurs de 32 pays européens, porte plainte auprès de la Commission européenne ainsi que du réseau européen des autorités chargées de la protection des consommateurs contre le service de messagerie WhatsApp à propos de la modification controversée de sa politique de confidentialité.
Ces nouvelles règles ne sont «ni transparentes ni compréhensibles pour les utilisateurs», estiment le BEUC et huit de ses organisations membres, accusant WhatsApp de «multiples violations des droits des consommateurs européens».
WhatsApp a informé en début d’année ses quelque 2 milliards d’utilisateurs qu’ils devaient consentir à de nouvelles conditions d’utilisation. L’entreprise avait ensuite décalé au 15 mai la mise en œuvre de ces nouvelles règles face au tollé, les utilisateurs s’inquiétant que la messagerie ne partage davantage de données avec sa maison mère Facebook.
Plusieurs pays, dont l’Allemagne, ont interdit temporairement à Facebook d’utiliser les données de WhatsApp. «Depuis des mois, WhatsApp bombarde les utilisateurs de messages agressifs et répétés pour les forcer à accepter ses nouvelles conditions d’utilisation et sa politique de confidentialité», a dénoncé la directrice générale du BEUC, Monique Goyens, dans un communiqué lundi.
Conséquences mal évaluées
Le BEUC juge «impossible pour les consommateurs d’avoir une idée claire des conséquences des changements sur la protection de leur vie privée, notamment en ce qui concerne le transfert de leurs données personnelles vers Facebook et d’autres tierces parties».
«WhatsApp a été délibérément vague à ce sujet et les consommateurs seraient exposés à un traitement de leurs données de grande envergure sans consentement valable», a critiqué Monique Goyens. «Nous demandons aux autorités de prendre rapidement des mesures à l’encontre de WhatsApp pour s’assurer qu’il respecte les droits des consommateurs», a-t-elle ajouté. C’est désormais à la Commission européenne et aux autorités nationales chargées de la protection des consommateurs de décider d’ouvrir une enquête.