Les lauréats du concours d’aptitude à la fonction de conseiller pédagogique de l’enseignement maternel et primaire (Cafcp/Emp) ont décidé de se faire entendre. Ainsi, de sources bien renseignées, ces derniers projettent un sit-in lundi, 28 juin 2021 à Porto-Novo notamment au ministère des enseignements maternel et primaire.
C’est à travers un sit-in de protestation que les lauréats du concours Cafcp/Emp 2020 entendent exprimer leur désarroi face à ce qu’ils appellent une injustice. Selon les sources contactées, ces derniers se mobilisent pour hausser le ton et exiger la réparation du tort qui leur est fait. En effet, ceux-ci désapprouvent l’annulation du concours sur la base de simples soupçons. Des soupçons de fraudes qui n’auraient pas été confirmés par les commissions d’enquête mises sur pied à cet effet. Face à la détermination du ministre des enseignements maternel et primaire (Memp) de maintenir la décision relative à l’annulation des résultats du concours malgré “l’absence de preuves probantes de fraudes“, ces derniers ont décidé de manifester afin que leurs cris de cœur parviennent au Président de la République, Patrice Talon. Ils appellent le chef de l’Etat au secours afin que l’injustice soit réparée. Selon les lauréats désespérés, le Chef de l’Etat reste désormais le seul brin d’espoir.
Le Memp refuse de fléchir malgré…
En effet, face à la polémique née de la décision relative à l’annulation des résultats, l’autorité ministérielle a finalement convié les confédérations syndicales à une importante séance de travail. Ladite séance a permis au ministre Salimane Karimou d’apporter des clarifications relatives à l’annulation des résultats du concours. Pour le ministre, la décision est motivée par des informations selon lesquelles, un réseau serait mis en place pour faciliter l’admission des candidats à ce concours dans une certaine région du Bénin. Chose curieuse, des conclusions présentées par les commissions d’enquête mise sur pied pour vérifier les soupçons de fraudes, il ressort qu’aucun élément n’a permis d’établir l’existence de la fraude, selon la Confédération des syndicats autonomes (Csa-Bénin). « On peut retenir…qu’il n’y a pas de preuves probantes de fraudes à l’issue des investigations mais que deux recorrections des copies des lauréats ont eu lieu, lesquelles recorrections ont révélé des écarts entre les notes de certains lauréats. Des écarts qui varient de 0,5 à 2 et de 3 à 8 points. La seule certitude est la faute de complaisance, le manque de rigueur et de professionnalisme dans la correction et dans le choix de certains membres impliqués dans le processus d’organisation du CAFCP. Mais curieusement, les deux commissions ont demandé à l’autorité de confirmer l’annulation du concours », renseigne la Csa-Bénin dans un compte rendu de la séance d’échanges. Une injustice que dénoncent les lauréats qui exigent la validation des résultats étant donné que les fraudes ne sont pas prouvées. Pour les responsables syndicaux, il est inadmissible que les résultats soient annulés. «…ils demandent au gouvernement de remettre les lauréats dans leur droit ou, à défaut, de donner les résultats sur la base des recorrections. Ils ont déploré le discrédit jeté sur une cinquantaine de personnes et la torture psychologique qu’elles continuent de subir à cause de moins d’une dizaine de personnes soupçonnées», précise le compte rendu de la Csa-Bénin. Chose curieuse, l’autorité ministérielle a annoncé que l’annulation des résultats est confirmée malgré la position des organisations syndicales. Le Memp demeure donc inflexible et ne compte pas revenir sur sa décision. Les lauréats n’entendent pas voir leur sort, scellé ainsi. Et une forte mobilisation des lauréats est annoncée pour le sit-in prévu lundi prochain.
Source : matinlibre